Gérard DOREL
La puissance des Etats
Compte-rendu proposé par François Jarraud
samedi 15 mars 2003, par
François Jarraud
Documentation photographique n°8006, décembre 1998, 64 pages + 15 diapositives et 3 transparents.
" Même si l’économie mondiale se " déterritorialise " dans une vaste unification globalisante ... il y a bien une hiérarchie des puissances et celles-ci n’ont pas disparu dans un vague village planétaire ". G. Dorel justifie ainsi l’étude des puissances à notre époque de mondialisation accélérée.
Dans une première partie, il définit les attributs de la puissance. Puissance territoriale d’abord, à condition que le territoire soit bien intégré. Puissance démographique : l’auteur insiste sur l’importance des flux migratoires comme attribut de puissance : ainsi les sorties de marks des immigrés ne sont pas pour rien dans la constitution d’une zone mark dans les Balkans. Puissance économique également, particulièrement dans les capacités d’innovation. L’auteur présente deux facteurs de rayonnement mondial : la puissance géostratégique et le rayonnement culturel. Pour chacun de ces thèmes il s’appuie sur des arguments nombreux et précis.
G. Dorel arrive ainsi à définir ce qu’est une puissance : " un état qui dans le monde se distingue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens dont il dispose pour s’assurer d’une influence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomatiques ". Peu d’états peuvent être définis comme puissance. D’abord les Etats-Unis qui s’imposent comme la seule superpuissance. La France et le Royaume-Uni gardent les attributs de l’influence politique et militaire. L’Allemagne et le Japon bénéficient d’une extraordinaire réussite économique. La Russie reste la deuxième puissance nucléaire. Enfin la Chine, malgré le poids de sa population, est une puissance économique en affirmation.
Une seconde partie regroupe des fiches documentaires. Les premières présentent des documents relatifs aux attributs des puissances : PIB, puissance commerciale, innovations etc... Un tableau synthétique est proposé dans une remarquable fiche pédagogique comme base d’élaboration de la notion de puissance par les élèves.
Les autres fiches sont consacrées à trois puissances. Ce n’est pas par hasard que le géographe, spécialiste des Etats-Unis, commence par la puissance nord-américaine : l’agriculture américaine, la firme Microsoft, les multinationales américaines, la force militaire des Etats-Unis, l’immigration sont étudiées, documents à l’appui. Une fiche est réservée à " l’information en ligne, apanage américain ". Pour G. Dorel, le village mondial n’est qu’ " un centre commercial américain global ". Sans sous estimer l’importance des entreprises américaines dans le commerce électronique, d’autres spécialistes ont pu donner d’internet une vision plus positive... Peut-on identifier l’apparition d’une économie globale et d’une société de l’information uniquement avec la domination de la superpuissance américaine ? Selon la façon dont on répond à cette question la problèmatique de la puissance change forcément d’éclairage.
Plusieurs fiches sont consacrées à l’Allemagne (Daimler-Benz, le commerce allemand, l’immigration allemande, la réunification et la géostratégie allemande) et au Japon (la stratégie industrielle, la puissance maritime, les paysages urbains de la puissance).
Ce dossier de la D.P. s’impose comme un excellent support pour le programme de terminale. L’enseignant y trouve une documentation ainsi que des démarches pédagogiques de qualité.
Avril 1999.
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