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Impressions courtes de la journée. Trouble des conduites :

de la pratique à la recherche, mardi 14 novembre à la Mutualité,
mercredi 22 novembre 2006 par Marie-Hélène Bigot. .
 

Colloque organisé par l’Inserm à la demande expresse du Ministre de la santé.

En préambule une reprise par J.-M. Danion des critiques qui ont été adressées au rapport de l’Inserm sur le trouble des conduites. Un discours qui m’est apparu assez différent de celui tenu dans le cours de la synthèse de l’expertise de l’Inserm. Tendance à la médicalisation dans l’expertise, risques de stigmatisation de l’enfant et des familles alors qu’il y a nécessité de faire la différence entre prévention et prédiction, de considérer l’apport des sciences humaines, sociales, le point de vue des acteurs de terrain... Un discours qui pouvait donc à l’entrée sembler prometteur d’une certaine attention, d’une écoute, et porteur de possibles changements de perspective.

Cependant il me semble que M. Danion a plutôt situé la réaction produite par la publication de ce rapport comme étant "un malentendu" plutôt qu’émis un jugement sur le rapport lui-même, rapport qu’il a seulement qualifié de "synthèse à un moment donné". Sa référence à ce qui fait recherche, recherche forcément "scientifique" restait clairement située du côté des "méthodes validées".

À la fin, ce même J.-M. Danion a en effet repris les points qui avaient été abordés dans le cours du débat, points à prendre en compte, directions à considérer, soit par l’Inserm, soit dans les prises en charge des enfants et adolescents, ou incitations au changement à faire connaître aux décideurs politiques. Entre autres, pour l’Inserm :
-  accompagnement des expertises avant, pendant et après ;
-  proposition de noms d’experts, regard sur les conditions de réalisation des expertises tout en garantissant l’indépendance de ceux qui les conduiront ;
-  adjonction au rapport d’autres points de vue une fois l’expertise conduite ;
-  recommandations écrites formulées de façon prudente. On veillera de même à la formulation de la rédaction de la synthèse pour que n’apparaisse pas un décalage. Tout cela sera fait en sachant que ces connaissances sont forcément "lacunaires" ;
-  constitution d’une base de données des travaux utilisés, et d’autres portant sur le sujet, même s’ils n’ont pas été utilisés dans le rapport, base inscrite dans Psydoc. Mais il disait, là aussi, l’indispensable nécessité :
-  de disposer d’outils d’évaluation, d’échelles, pour "analyser" et "convaincre"...
-  de savoir faire la différence entre exigences de la recherche et pratique quotidienne... alors que nous savons combien l’une se nourrit de l’autre.

Ainsi, l’Inserm aurait modifié ses perspectives ? On a pu le croire, jusqu’à l’annonce... des expertises à venir... dont la prochaine, prévue au printemps 2007, portera sur "l’évaluation des psychothérapies". Le groupe de pilotage est d’ores et déjà constitué par Jean-Marie Danion lui-même, J.-M. Thurin, D. Widlöcher, C. Barthélémy...

Le débat se trouve donc selon moi "écrasé" par cette annonce de reprise de l’évaluation en question, on ignore à partir de quelle demande, mais avec des références méthodologiques qui ne changent pas et si on porte attention à la composition de ce comité de pilotage, une tentative d’intégration de la psychanalyse aux normes évaluatives.