logo Figaro

présidentielle 2007
vidéos INA archives candidats vos débats forum-figaro-2007 ils ont dit pause-café photos vidéos sondages sur le web l'actu

Contrairement à ses amis, François Bayrou ne votera pas Sarkozy

BRUNO JEUDY.
 Publié le 04 mai 2007
Actualisé le 04 mai 2007 : 10h28
  • 3 colonnes
  • moins
  • plus
  • Envoyer à un ami
  • Imprimer l'article
  • Rss
  • Acquérir les droits pour cet article
  • Les archives
  • Forum
logo FIGARO Fermer le fenêtre
Contrairement à ses amis, François Bayrou ne votera pas Sarkozy

J-C Marmara/Le Figaro.
logo FIGARO Fermer le fenêtre

La rupture est consommée entre lui et l'UMP.

 
SON DIVORCE avec ses amis de l'UDF est consommé. Contrairement à presque tous ses députés et sénateurs, François Bayrou « ne votera pas pour Nicolas Sarkozy ». Le leader centriste l'a confié au Monde. Ce n'est bien sûr qu'une demi-surprise. François Bayrou a concentré l'essentiel de ses attaques durant la campagne du premier tour contre l'ex-ministre de l'Intérieur. Le député des Pyrénées-Atlantiques en a presque fait une affaire personnelle. Mais jusqu'au débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, il s'était interdit de prononcer ces mots de rupture avec la droite. Se contentant, lors de sa conférence de presse au lendemain du premier tour, de propos, déjà fermes certes, mais allusifs : « Je ne sais pas ce que je ferai, mais je commence à savoir ce que je ne ferai pas. »
 
Cette fois, le Béarnais a franchi le Rubicon. « Il a fait un pas de plus vers la gauche et se prépare à entrer dans l'opposition en cas de victoire de Nicolas Sarkozy », a aussitôt réagi Gilles de Robien, seul ministre UDF du gouvernement rallié à Nicolas Sarkozy avant le premier tour.
 
Bayrou est-il pour autant vraiment passé à gauche ? Le Béarnais campe, en réalité, sur sa ligne politique, celle du centre qui se veut indépendant. De « l'insoumission » à un camp ou un autre, ajoute un de ses ex-amis. Regardant le débat télévisé, Bayrou a jugé que Royal s'en était « plutôt bien sortie », selon Le Monde. En déplacement dans le Nord, la candidate PS a sauté hier sur l'occasion et déduit que l'ex-candidat UDF voterait pour elle. « Chacun a compris ce qu'il voulait dire, et comme je n'imagine pas qu'il puisse s'abstenir compte tenu de l'enjeu, je crois que les choses sont subtilement dites », s'est-elle félicitée. Mais Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF, a tenu à préciser les choses : «S'il avait voulu aller plus loin» sur son intention de vote, « il se serait exprimé autrement ».
 
Poignée de fidèles
 
La décision de Bayrou de ne pas voter pour Sarkozy sème un peu plus le trouble parmi les élus UDF. Le député européen Jean-Marie Cavada masquait mal hier son embarras.
 
Il faut dire que le pas de deux esquissé par le président de l'UDF avec la candidate PS lors du débat du 28 avril a convaincu plusieurs indécis de rallier la candidature Sarkozy plutôt que de poursuivre l'aventure Bayrou. Même dans son futur Parti démocrate qu'il veut créer après le 6 mai. La preuve que sa belle troisième place (avec 18,57 %) s'est révélée, finalement, très inconfortable. Bayrou n'a, en effet, pas pu retenir ses amis. Tous ses capitaines, d'Hervé Morin à Maurice Leroy, qui juraient la main sur le coeur que jamais ils ne quitteraient « François », sont partis bon gré mal gré. Dernier départ en date : celui de l'ancien ministre Bernard Bosson.
 
Résultat : l'équipe Bayrou s'est rétrécie comme peau de chagrin. Seule une demi-douzaine de députés (Jean Lassalle, Anne-Marie Comparini, Gilles Artigues, Gérard Vignoble et sans doute Jean-Christophe Lagarde) de­vraient lui rester fidèles en votant blanc.
 
Que peut faire Bayrou ? Dos au mur comme souvent depuis le début de sa carrière, il ne baissera sûrement pas la tête. Avec sa poignée de fidèles (Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, Michel Mercier) et les nouveaux adhérents, très motivés par la campagne présidentielle, Bayrou va tenter de rebondir. Il a déjà promis de présenter 577 candidats aux législatives. Combien y aura-t-il de députés bayrouistes ? S'il ne parvient pas à constituer un groupe à l'Assemblée (c'est-à-dire vingt élus) alors la suite de son aventure politique sera compromise. Et sa troisième candidature à l'Élysée, en 2012, aussi.
 

 
Retrouvez toute l’actualité de la présidentielle en cliquant ici.
 

La rupture est consommée entre lui et l'UMP.

 
SON DIVORCE avec ses amis de l'UDF est consommé. Contrairement à presque tous ses députés et sénateurs, François Bayrou « ne votera pas pour Nicolas Sarkozy ». Le leader centriste l'a confié au Monde. Ce n'est bien sûr qu'une demi-surprise. François Bayrou a concentré l'essentiel de ses attaques durant la campagne du premier tour contre l'ex-ministre de l'Intérieur. Le député des Pyrénées-Atlantiques en a presque fait une affaire personnelle. Mais jusqu'au débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, il s'était interdit de prononcer ces mots de rupture avec la droite. Se contentant, lors de sa conférence de presse au lendemain du premier tour, de propos, déjà fermes certes, mais allusifs : « Je ne sais pas ce que je ferai, mais je commence à savoir ce que je ne ferai pas. »
 
Cette fois, le Béarnais a franchi le Rubicon. « Il a fait un pas de plus vers la gauche et se prépare à entrer dans l'opposition en cas de victoire de Nicolas Sarkozy », a aussitôt réagi Gilles de Robien, seul ministre UDF du gouvernement rallié à Nicolas Sarkozy avant le premier tour.
 
Bayrou est-il pour autant vraiment passé à gauche ? Le Béarnais campe, en réalité, sur sa ligne politique, celle du centre qui se veut indépendant. De « l'insoumission » à un camp ou un autre, ajoute un de ses ex-amis. Regardant le débat télévisé, Bayrou a jugé que Royal s'en était « plutôt bien sortie », selon Le Monde. En déplacement dans le Nord, la candidate PS a sauté hier sur l'occasion et déduit que l'ex-candidat UDF voterait pour elle. « Chacun a compris ce qu'il voulait dire, et comme je n'imagine pas qu'il puisse s'abstenir compte tenu de l'enjeu, je crois que les choses sont subtilement dites », s'est-elle félicitée. Mais Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF, a tenu à préciser les choses : «S'il avait voulu aller plus loin» sur son intention de vote, « il se serait exprimé autrement ».
 
Poignée de fidèles
 
La décision de Bayrou de ne pas voter pour Sarkozy sème un peu plus le trouble parmi les élus UDF. Le député européen Jean-Marie Cavada masquait mal hier son embarras.
 
Il faut dire que le pas de deux esquissé par le président de l'UDF avec la candidate PS lors du débat du 28 avril a convaincu plusieurs indécis de rallier la candidature Sarkozy plutôt que de poursuivre l'aventure Bayrou. Même dans son futur Parti démocrate qu'il veut créer après le 6 mai. La preuve que sa belle troisième place (avec 18,57 %) s'est révélée, finalement, très inconfortable. Bayrou n'a, en effet, pas pu retenir ses amis. Tous ses capitaines, d'Hervé Morin à Maurice Leroy, qui juraient la main sur le coeur que jamais ils ne quitteraient « François », sont partis bon gré mal gré. Dernier départ en date : celui de l'ancien ministre Bernard Bosson.
 
Résultat : l'équipe Bayrou s'est rétrécie comme peau de chagrin. Seule une demi-douzaine de députés (Jean Lassalle, Anne-Marie Comparini, Gilles Artigues, Gérard Vignoble et sans doute Jean-Christophe Lagarde) de­vraient lui rester fidèles en votant blanc.
 
Que peut faire Bayrou ? Dos au mur comme souvent depuis le début de sa carrière, il ne baissera sûrement pas la tête. Avec sa poignée de fidèles (Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, Michel Mercier) et les nouveaux adhérents, très motivés par la campagne présidentielle, Bayrou va tenter de rebondir. Il a déjà promis de présenter 577 candidats aux législatives. Combien y aura-t-il de députés bayrouistes ? S'il ne parvient pas à constituer un groupe à l'Assemblée (c'est-à-dire vingt élus) alors la suite de son aventure politique sera compromise. Et sa troisième candidature à l'Élysée, en 2012, aussi.
 

 
Retrouvez toute l’actualité de la présidentielle en cliquant ici.
 

Liens Commerciaux

Liens Sponsorisés