En général je n’accorde aucune importance aux gens qui m’attaquent en publiant leur prose sous des pseudonymes. Par exemple l’article paru dans le dernier numéro d’Actualités Juives et qui flingue France 2 et votre serviteur. L’auteur est un certain Daniel Vavinsky. Pour autant que je sache, aucune carte de presse n’a été remise à un journaliste de ce nom. On ne trouve ce monsieur que dans Actualités Juives et sur divers blogs.
Mais, attendez… Ne serait-ce pas un confrère qui a habité rue Vavin à Paris ? Mais oui ! Clément Weill Raynal, rédacteur en chef adjoint à France 3 qui écrit également des papiers au vitriol sous le pseudo de Martin Perez.
Puisque nous appartenons à la même maison, je vais m’adresser directement à lui :

Cher Clément
Si tu voulais faire un travail sérieux dans cette affaire limpide qu’est la mort du petit Mohammed à Gaza le 30 septembre 2000, tu traverserais le couloir et viendrais demander des explications à la direction de l’Info de la rédaction sœur à France 2. Tu m’appellerais ou profiterais de l’occasion d’un de mes passages à Paris pour me rencontrer. Tu pourrais aussi faire les choses à fond. Venir à Jérusalem au bureau de France 2 (Je t’assure que tous les confrères de France 3 sont les bienvenus !), tu assisterais pour la première fois au travail du correspondant à l’étranger. Tu pourrais même aller à Gaza enquêter sur place, interviewer Talal Abou Rahmeh, Jamal A Dura et tous les témoins. Avec ton passeport français tu passeras sans problème.
Mais veux-tu affronter la réalité ? Etre correspondant à Jérusalem cela signifie, après un attentat suicide, appeler hystériquement les enfants, l’épouse, les amis pour vérifier s’ils n’étaient pas sur les lieux de l’explosion. C’est contempler la mort, les corps déchiquetés étendus sur le sol, la douleur des blessés. Le deuil. Filmer les accrochages en Cisjordanie. Entendre les balles siffler. Non, les affrontements ne sont jamais mis en scène. Cela veut dire être dans Gaza pendant une frappe aérienne israélienne. Assister au transport des enfants blessés à l’hôpital Shifa. Selon B’tselem, l’ONG israélienne, depuis le début de l’Intifada 850 enfants et adolescents palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. 130 enfants et adolescents israéliens par des Palestiniens.
Cela dit, il est quand même curieux qu’un rédacteur en chef adjoint de France 3 (qui instruit depuis des années le procès en déontologie de nombreux confrères), s'abrite courageusement derrière un pseudo pour attaquer publiquement un journaliste et la rédaction d'une chaîne appartenant au même groupe que lui.
Ce journalisme n’est pas le mien.
Charles Enderlin