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Cyclisme Féminin Suggérer par mail

Le Cyclisme Féminin

·         Disciplines sportives

·         Longue marche du cyclisme féminin

·         La lente et difficile avancée du cyclisme féminin

·         Ce n'est pas seulement un sport d'homme

·         Grandes épreuves féminines

Le Cyclisme Féminin  

Nous sommes en 1868, à l'époque du Second Empire en France. C'est une période de prospérité matérielle, marquée par l'essor de l'industrie et du commerce. Un nouveau métal fait son apparition en Europe, l'aluminium, tandis que se développent les réseaux ferres et que le baron Haussmann transforme et embellit Paris.

Les voix n'étaient pas rares à l'époque qui se dressaient contre la perspective de voir les femmes monter à bicyclette ou, pire encore, de les voir se lancer dans la compétition. Mais, en dépit de tout, les désir l'emporta sur le puritanisme et les courses de dames finirent par être appréciées du grand public qui curieux, accourait en foule pour les admirer.

La première course féminine dont ont ait garde le souvenir fut célébrée le 1er novembre 1868 a Bordeaux. Le parcours était bref, 500m, mais l'attente suscitée par l'événement fut inversement proportionnelle. L'occasion n'était pas à négliger, dans la mesure à  l'attrait de la compétition s'ajoutait la curiosité de contempler la tenue des quatre héroïnes en lice, qui pour la circonstance se présentèrent dans des accoutrements hauts en couleur. Avec ce début prometteur, le cyclisme féminin continua sur sa lancée et un an plus tard, on vit cinq femmes prendre le départ pour la course Paris Rouen.

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Disciplines sportives

Lors de l'Assemblée Générale du 3 mars 2001, la " commission Sport au Féminin " a été mise en place. C'est une instance consultative qui émet des propositions pour améliorer la pratique du cyclisme féminin et contribuer à son développement. Par ailleurs, la commission contribue à l'exécution des décisions prises par le Comité Directeur sous l'autorité duquel elle est placée.

La composition reflète la réalité du cyclisme féminin et tous les acteurs qui oeuvrent dans ce secteur, compétitrices en activité ou anciennes athlètes, cadres techniques, commissaires, organisateurs, speakers, chargés de communication y sont représentés. De cette diversité naissent des échangent et des réflexions qui permettent de couvrir l'intégralité des problèmes rencontrés sur le terrain et d'envisager une évolution en adéquation avec les évolutions nationales et internationales.

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Longue marche du cyclisme féminin

Pour les femmes, la bicyclette continuait d'être une sorte de fruit dé­fendu dans ce premier quart du xxe siècle. Dans le livre Le Cyclisme édité par Pierre Lafitte & Cie, en 1912, nous pouvons lire l'opinion que se fai­sait le Dr. Francis Hecker de la vélocipédie féminine, un jugement malheu­reusement généralisé à l'époque. Dans le livre, on exposait les avantages que pouvait apporter à une femme la pratique du cyclisme, à condition, évidemment, qu'elle prît cer­taines précautions:« À de rares exceptions près, les femmes doivent rou­ler à vitesse modérée et ne jamais faire une promenade qui excède la durée d'une heure sans un repos de dix minutes. L’entraînement de la femme à bicyclette devra être à fois particulièrement attentif et très progressif ».  Pour le docteur Hecker, les varices n'étaient pas une contre-indication, mais, au contraire, il assurait que le cyclisme en arrêtait la progres­sion. « La pratique de la bicyclette à dose modérée présente chez les femmes de nombreux autres avantages» - comme la diminution de l'embon­point, par exemple, et surtout, « avec elle, elles combattent de manière particulièrement efficace leur légendaire constipation. Cette action spé­ciale se produit par un véritable massage de l'in­testin, comprimé par la ceinture musculaire que forment les muscles de la partie avant de l'ab­domen et la partie plus profonde constituée des deux psoas ».  Heureusement, les femmes pratiquèrent le cyclisme pour d'autres raisons que celle de ré­soudre leur constipation. En 1913, en Écosse, Mlle Clara, la reine des vélodromes, était très sollicitée dans les rencontres du cyclisme fé­minin, tout comme la Britannique Monica, qui devint professionnelle à l'âge de seize ans. Plus tard brilla exceptionnellement Alfonsina Strada. Il existait une autre figure célèbre, pour ne pas dire scandaleuse, dans le cyclisme des années vingt : Violette Morris.  Ne nous y trompons pas. En ce temps-là, le cyclisme féminin demeurait clairement minoritaire, Nous savons qu'en 1922 furent organisées en France quelques épreuves comme celle de la firme Peugeot, à laquelle participèrent 34 cyclistes féminines. Nous savons aussi grâce aux articles du Miroir des Sports qu'il y eut en 1923 à Pa­ris diverses courses réservées aux femmes. Ainsi, fin juillet, à Châtenay, se disputa une épreuve en montée d'un kilomètre, que remporta Mlle Cousin. Grâce aux reportages sur ces épreuves, nous apprenons que les cyclistes d'alors étaient munies de bicyclettes de ville, presque toutes avec des guidons plats. Les vê­tements que ces femmes portaient ne les aidaient pas non plus: le maillot leur était interdit et elles ne pouvaient montrer ni leurs genoux ni leurs mollets. Malgré ces inconvénients, Mlle Cousin gagna à nou­veau sur les 34 kilomètres de la course se tenant à Saint-Cyr le 2 septembre, où elle roula à environ 30 km/ho Au sujet de cette victoire et de la façon dont elle fut dé­crochée, Le Miroir des Sports écrivait: « La démons­tration est faite et bien faite que la femme peut faire des efforts efficaces et prolongés. Mais il était diffi­cile de croire qu'elle puisse les faire de manière aussi brillante. Mais maintenant nous demandons pour les cy­clistes l'adoption d'un costume pour les courses, c'est nécessaire ». N'ayant pas de vêtement adapté, les femmes fai­saient la course vêtues de pantalons longs et d'un maillot à manches longues, coiffées  parfois de cas­quettes et de bérets avec lesquels elles se proté­geaient les cheveux. Cette mode changea en 1925, sous les effets conjugués de la boue et du cyclo-cross. Le 14 février 1925, les cinq participantes à l'épreuve de Bel­levue reçurent enfin l'autorisation de porter un maillot de cycliste et des pantalons courts. Mlle Billot remporta cette course disputée sur une dis­tance d'à peine 4 kilomètres, rendus glissants par la boue et la pluie, et qu'elle parcourut en 12 minutes. En 1926 vint le temps d'une autre championne: Éliane Robin. Grâce à ses nombreuses victoires (parmi lesquelles le Championnat de vitesse de Paris et le Championnat de France sur route, qui se tinrent tous deux en 1926), elle dynamisa le développement du cyclisme français, lequel vit la création - éphémère -, en 1927, de la première Fédération Nationale de Cy­clisme féminin en Europe. Par la suite, une puissante et robuste cycliste belge, Elvire de Bruyn, fut proclamée championne du Monde en 1933 et 1934, après avoir été championne de Belgique et championne d'Europe. Ses victoires furent néanmoins remises en question plus tard, quand elle changea son nom pour celui de Willy et qu'elle prit une épouse...

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La lente et difficile avancée du cyclisme féminin

Antisportif et antinaturel u, ainsi qualifiait-on en 1896 le cyclisme féminin. Heureusement, à mesure que les femmes firent la conquête de leur liberté, elles progressèrent également dans leur avancée comme cyclistes. En 1927 se créa la Fédération Française de Cyclisme Féminin, une entité qui n'était guère, cependant, qu'un symbole, et que mirent à bas les envies et les dissensions au bout de seulement deux années. A cette époque et jusqu'en 1934, le cyclisme féminin en France avait un nom: Éliane Robin, championne de France de fond à six occasions et huit fois championne de France de vitesse. Elle avait remporté ces titres sur la piste en terre du vélodrome de Tremblay, car, la plupart du temps, l'Union Vélocipédique Française interdisait aux femmes l'usage des vélodromes. En ce temps-là se distinguèrent d'autres cyclistes comme Armouet ou Francine Even et Louise Mottequin, lesquelles, tout en participant aux compétitions, se chargeaient de la direction de leurs clubs respectifs et enseignaient le cyclisme aux plus jeunes. On constatait également que le cyclisme féminin atteignait un bon niveau dans certains pays comme la Belgique et la Hollande, qui comptaient alors un bon nombre de pratiquantes; ce sport y était le fruit d'une tradition qui remontait à loin. C'est ainsi qu'en 1929 furent organisées 65 courses féminines sur route à Anvers et en Flandres. Bien plus, dès les années trente, il existait au moins trois vélodromes belges presque entièrement consacrés aux courses féminines, effectuées en amateur comme en professionnel, sous le patronage de différentes marques. On sait que les spectateurs accouraient par milliers à ces rencontres, comme celle qui eut lieu le 10 août 1930 sur la piste belge de Walheim, dans laquelle la Française Louise Mottequin battit la championne locale Moens. Plus tard, en 1934, alors qu'à l'âge de quarante-trois ans Alfonsina Strada - la seule femme a avoir couru un Giro avec les hommes - avait la licence du Montmartre Sportif, les Françaises Robin, Moire, Loiseau, Chabin, Charnay, Magnani, Harent et Leray étaient sélectionnées pour ce championnat dG Monde qui se tenait a Bruxelles le 16 septembre. Au bout des 40 tours d'un circuit de 2 500 mètres, ce fut la Belge Elvire De Bruyn qui l'emporta, devant De Bock et la Hollandaise De Bree, tandis que la vétérante Strada terminait la course en quinzième position. Ce Championnat du Monde fut l'occasion de la parution dans le mensuel Le vélo de l'un des rares articles de l'époque consacrés au cyclisme féminin. « Elvire De Bruyn, championne de Belgique, d'Europe et du monde en 1933, a gagné. C'est une athlète formidable, mieux formée que de nombreux hommes de poids. La rumeur prétend que, si elle n'est pas un homme, elle n'est pas non plus une femme, ce qui expliquerait beaucoup de choses [...] ». Plus tard, Elvire De Bruyn changea en effet de sexe et prit une épouse, ce qui, sans aucun doute, apportait de l'eau au moulin des détracteurs du cyclisme féminin. Celui-ci était d'ailleurs presque totalement absent des médias, à l'exception des journaux français Cyclo-Sport et, dans une moindre mesure, L'Echo des Sports, lequel, le 6 juin 1935, publia une annonce aux accents kafkaïens, qui reflétait bien la situation du cyclisme féminin à l'époque : « Le Comité cycliste féminin de Paris informe ses membres actifs que le cyclo-Club Féminin n'existe plus. Ainsi, les membres qui assisteront à ses départs seront pénalisés et même suspendus ». En 1935 revint à la compétition, après huit ans d'absence, Mme Léa Wasse, autrefois Mlle Armouet. Invincible, elle remporta le Grand Prix d'Ouverture, le Prix Gaudot, le Prix Unisport et le Prix Grand Air, annonçant ainsi clairement qu'elle serait l'une des grandes dominatrices du cyclisme féminin français jusqu'en 1939. En 1936, l'ancien cycliste Paul Duverneuil mit sur pied la Fédération Cycio-Féminine Française (FCFF) qui, à partir de 1937, se chargea de promouvoir le cyclisme non seulement en France, mais aussi chez les cyclistes d'Afrique du Nord. Cette même année vit une autre innovation importante, car le Championnat de France devait désormais se disputer à travers différentes épreuves. Il y eut d'abord le Grand Prix Octave Lapize, le 13 juin, sur 32 kilomètres contre la montre, que remporta Gilberte Modire - qui serait aussi proclamée championne de France le 4 juillet. Le 15 août se tint le premier Paris-Dieppe féminin, une course qui fut même annoncée par L'Auto, ce qui en soi constituait déjà un succès. Gilberte Modire décrocha à nouveau la victoire, avec une légère avance sur Léo Wasse et Germaine Thomas, Dès 1938, la Ligue Féminine Cycliste Française, fondée par Simon Préfol, vint faire de la concurrence à la FCFF, laquelle affirma dans un communiqué du 7 avril qu'elle était la seule reconnue par le gouvernement. Les meilleures cyclistes se répartirent donc entre les deux entités. Léo Wasse resta à la FCFF, tandis que Gilberte Modire et Alfonsina Strada formèrent le fer de lance de la LFCF. Toutes deux réalisaient alors de véritables prouesses sportives, car Modire inscrivit le record de 35,970 km/h à la Cipale, tandis que, le 16 avril 1938, à Bois d'Arcy, Alfonsina Strada réussit à parcourir 324 kilomètres en 23 heures et 58 minutes. Apparemment, la rivalité entre les deux sociétés se révélait très positive, car elle contribuait à élever le nombre de courses organisées. Elle permit aussi des tentatives, comme celle de battre le record de l'heure de Mlle Zuschmitt, qui, le 1er octobre, au vélodrome de I Croix-de-Berny, atteignit les 35,670 1 km/h, un exploit reconnu par le Comité Cycliste Féminin lnternational (CCFI) auquel était affiliée la FCFF. En 1940, avec l'occupation du pays par les troupes allemandes, le cyclisme féminin disparut presque complètement du paysage français; La Seconde Guerre mondiale paralysa également le reste du cyclisme féminin en Europe, même si subsistèrent des noyaux d'activité en Angleterre et, de manière surprenante, en URSS, malgré la dévastation qu'avait subie ce pays. Là, en 1944, Semionova (Dynamo) fut sacrée championne nationale de fond sur route écrasant au sprint la tenante du titre Routkovskaia Du côté français, le 1er janvier 1941, L'Auto se faisait l'écho de l'opinion des dirigeants du cyclisme français, et signalait dans l'un de ses articles que : « Le cyclisme féminin doit être considéré, avant tout, du point de vue de la promenade et non sous celui de la compétition; c'est pourquoi son rattachement à la branche du tourisme semble s'imposer ». On y racontait par le menu les « sorties d'entraînement» organisées par la LFCF, ainsi que quelques-unes de ses courses. Parallèlement, comme il n'y eut entre 1942 et 1944 que très peu de courses féminines, plusieurs salles de variétés parisiennes organisèrent des épreuves sur home-trainer. La compétition leur étant interdite, les femmes cyclistes n'eurent d'autre choix que, de se tourner vers le cyclotourisme et vers les épreuves réservées aux« cyclosportifs », essentiellement dans la catégorie des tandems mixtes. Après la Libération, les activités cyclistes féminines se centrèrent sur le cyclotourisme et les épreuves cyclosportives c me la Montée Cyclotouriste du Puy-de-Dôme ou le Critérium Cyclotechnique Duralumin dans les Vosges, en quatre étapes. Pendant ce temps, dans les autres pays, le cyclisme féminin sortait peu à peu de la période de guerre. Ainsi, en Angleterre, la vieille NCU prônait la création d'un Championnat du 'Monde féminin, tandis que de Russie arrivaient des nouvelles relatant les cinq victoires consécutives de Valentina Larionova dans les épreuves de cyclo-cross de son pays; Routskovskaia, pour sa part, s'était imposée dans le Championnat National de fond, disputé sur une distance de 50 kilomètres. Au mois d'octobre 1946, le cyclisme féminin fit un pas de géant quand la Française Élyane Bonneau battit le vieux record de l'heure d'Alfonsina Strada en atteignant les 50 kilomètres en 1 heure, 20 minutes et 17 secondes.

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Ce n'est pas seulement un sport d'homme

Encore balbutiant à la fin des années quarante, le cyclisme féminin de France, de Belgique et de Hollande vit fleurir un certain nombre de courses sur route et sur piste, particulièrement animées dans le cas de la France. Là se distingua spécialement une cycliste nommée Jeannine Lemaire, qui remporta notamment le Prix Octave Lapize, le Prix Léo Wasse, le Prix de la SNECMA, le Prix Duverneuil, le Championnat de Paris, et la course Paris-Gisors. En même temps que les épreuves sur route se multipliaient les compétitions sur' home-trainer et sur piste. Dans cette dernière discipline brilla particulièrement Élyane Bonneau, qui, en octobre, fut la première femme à rouler au-dessus des 38 km/h, exactement à 38,140 km/ho Ce nouveau record féminin sur piste couverte (le premier remontait à 1903 : Louise Roger avait roulé" à 36,793 km/h) stimula l'émulation: le 14 décembre, au Vél d'Hiv à Paris, l'Anglaise Margaret Sutcliffe établit un nouveau record de l'heure derrière moto commerciale à 54,090 km/h En 1949, Jeannine Lemaire dominait toujours le cyclisme français. Le même jour, elle fut proclamée championne de France sur piste et bâtit le record du monde de la demi-heure, avec 19,040 kilomètres. Ensuite, le 31 juillet, elle battit le record du monde de l'heure que tenait jusque-là Bonneau, en parcourant 38,283 kilomètres. L'une des catégories dans lesquelles pouvaient concourir les femmes était celle du cyclosport, que dominait Lily Herse, qui remporta plusieurs épreuves de tandems mixtes, comme au Polymultiplié de Chanteloup, ou aux Boucles de la Seine (280 kilomètres). À la fin de 1949 et au début de 1950, treize finalistes de la Fédération Française de Cyclisme (FFC) et une cycliste belge signèrent un contrat - peu rémunérateur - pour courir six mois aux États-Unis et au Canada. Malgré la garantie des 25 dollars qu'on leur offrait pour chacune des courses auxquelles elles participeraient, elles ne virent jamais, en réalité, la plus petite partie de cet argent. Une fois de l'autre côté de l'Atlantique, elles débutèrent aux Dix-huit .Jours de Montréal, qui eurent lieu du 5 au 22 novembre. La course était constituée de multiples épreuves qui se tenaient chaque jour et auxquelles participaient des équipes mixtes formées de deux hommes et de deux femmes. Les vainqueurs furent les Red Devils, une équipe composée par Alfred Letourneur, René Cyr, Lucette Lauck et Francine Bettuzzi. Après cette épreuve, les cyclistes se rendirent à Nevv York où, sans argent, elles prirent un avocat pour mener devant les tribunaux la société qui les avait engagées, la Bicycle Derby Incorporated. Il ne semble pas qu'elles aient eu gain de cause car, selon ce qui fut publié le 31 janvier 1950 par l'hebdomadaire Route et Piste, on apprit que« les femmes françaises bloquées à New York, sans argent, [seraient] rapatriées le 10 février sur le paquebot Ile-de-France ». Curieusement, aucune de ces femmes ne déclara par la suite garder un mauvais souvenir de ce difficile périple américain. Ce fut même le contraire, puisque, à peine quatre mois plus tard, on apprit que l'une d'elles, Monique Laserre, épousait le cycliste américain Mike Abt. Heureusement, en 1950, la Fédération Française de Cyclisme (FFC) commença à prendre plus au sérieux la compétition féminine et organisa plus de courses, veillant désormais au déroulement correct de celles-ci. Jeannine Lemaire fit alors valoir sa puissance dans des épreuves comme le Championnat d'Île-de-france, et au cours de trois étapes comme au classement général du Circuit de Bigorre; elle battit pour finir-le record de l'heure avec un chronomètre de 38,600 km/h En 1951, la FFC se décida à organiser son premier Championnat de France féminin sur route. Celui-ci eut lieu à Nantes, pour rendre hommage à la trajectoire d'un club historique, le Guidon Féminin Nantais, fondé en 1946 par Mme Esnault. Le premier maillot tricolore fut porté par Lucienne Benoît, qui passa l'arrivée devant la Lyonnaise Rodet et la grande favorite, Jeannine Lemaire, avec 52 secondes d'avance. Après la course, le président de la FFC déclara: « Pourquoi nous, les cyclistes, ne devrions-nous pas accepter au sein de notre grande famille les femmes, qui apporteront la grâce et qui, en même temps, seront les meilleures ambassadrices du cyclisme auprès de notre jeunesse française? Quelque chose commençait à changer dans le cyclisme féminin français, le plus avancé d'Europe: il y avait plus de courses, plus de cyclistes, plus de qualité dans les épreuves, et cela devait durer jusqu'en 1955, moment où les choses se mirent aussi à progresser au niveau du cyclisme international.' En France, on parla de la possibilité de créer un Tour de France féminin, tandis que les cyclistes britanniques et soviétiques réclamaient de leur côté un Championnat du Monde féminin, ce qui faisait trembler sur ses fondations tout le cyclisme de l'époque commença à prendre plus au sérieux la compétition féminine et organisa plus de courses, veillant désormais au déroulement correct de celles-ci. Jeannine Lemaire fit alors valoir sa puissance dans des épreuves comme le Championnat d'Île-de-france, et au cours de trois étapes comme au classement général du Circuit de Bigorre; elle battit pour finir-le record de l'heure avec un chronomètre de 38,600 km/h son premier Championnat de France féminin sur route. Celui-ci eut lieu à Nantes, pour rendre hommage à la trajectoire d'un club historique, le Guidon Féminin Nantais, fondé en 1946 par Mme Esnault fut porté par Lucienne Benoît, qui passa l'arrivée devant la Lyonnaise Rodet et la grande favorite, Jeannine Lemaire, avec 52 secondes d'avance. Le président de la FFC déclara: « Pourquoi nous, les cyclistes, ne devrions-nous pas accepter au sein de notre grande famille les femmes, qui apporteront la grâce et qui, en même temps, seront les meilleures ambassadrices du cyclisme auprès de notre jeunesse française? Dans le cyclisme féminin français, le plus avancé d'Europe: il y avait plus de courses, plus de cyclistes, plus de qualité dans les épreuves, et cela devait durer jusqu'en 1955, moment où les choses se mirent aussi à progresser au niveau du cyclisme international.' En France, on parla de la possibilité de créer un Tour de France féminin, tandis que les cyclistes britanniques et soviétiques réclamaient de leur côté un Championnat du Monde féminin, ce qui faisait trembler sur ses fondations tout le cyclisme de l'époque.

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Grandes épreuves féminines

Le 3 mars 1954, la revue française Route et Piste annonça à grand bruit la création du Tour de France féminin, provoquant une vraie réaction d'euphorie dans le cyclisme français. « Le sport cycliste féminin se développe de plus en plus en France. Il n'attend alors plus, pour prendre son plein essor, que l'organisation d'une grande course» pouvait-on lire dans ce journal, qui expliquait que l'épreuve allait se dérouler au mois d'août, sur huit étapes de 120 à 140 kilomètres, avec au milieu un jour de repos. Concernant la participation, il était prévu qu'y prendraient part des équipes nationales et régionales. Par la suite, malheureusement, ce joli projet tomba dans le silence, et l'on n'en reparla plus de toute l'année. En 1 955, la saison cycliste se déroula comme de coutume, avec un certain nombre de courses, parmi lesquelles se distinguait le Circuit Lyonnais-Auvergne, disputé à la fin du mois de juillet en trois étapes: Roanne-Montbrison, Montbrison-Thiers et Thiers-Roanne, ce qui faisait un total de 219 kilomètres. Si la française Renée Vissac fut la première à mener l'épreuve, le triomphe final revint à l'Anglaise Millie Robinson, devant sa compatriote June Thackeray et S. Demory. Comme cette course connut un succès notoire, Route et Piste reprit sa vieille idée d'organiser une épreuve par étapes de qualité, r11ême si le journal devait renoncer à son souhait de la baptiser du nom de « Tour de France », car les promoteurs de la course cycliste masculine du même nom s'y refusaient. Les choses étant posées, ce premier Tour féminin se déroula exclusivement dans la région de la Normandie, du 28 septembre au 2 octobre 1955. Quarante et une coureuses y participèrent, parmi lesquelles six Britanniques, une Luxembourgeoise (Elsy Jacobs) et une Suisse (Vonarburg). Au sujet du parcours, il faut signaler qu'en comparaison avec ce qui se pratiquait à l'époque, les six étapes étaient très courtes, et ne totalisaient qu'une distance de 392 kilomètres. Dans cette mesure, c'était faire la part belle aux plaisanteries des journalistes les plus critiques à l'égard du cyclisme féminin. Toutefois, à la fin de l'épreuve, réalisée à une moyenne qui dépassait les 35 km/h, Jean Leuillot, organisateur du Paris-Nice, se chargea de répondre aux railleurs en déclarant : « Neuf sur dix des reporters et journalistes [...] qui se sont moqués de ces athlètes féminines et qui ont tenté de les tourner en ridicule seraient incapables de réaliser des moyennes semblables ». Lily Herse, la reine des cyclotouristes, obtint une licence de la FFC pour pouvoir disputer cette course, dont elle assura trouver les étapes trop courtes. Herse l'emporta au sprint lors de la journée d'inauguration, sur l'étape RambouilletVerneuil, de 82 kilomètres, et laissa derrière elle la Britannique Robinson. La deuxième étape, Verneuil-Bernay, de 76 kilomètres, se décida également au sprint, que gagna la Britannique Thackeray, devant Herse (lançant ainsi leur fameux duel) et Donabédian, laquelle, le lendemain, put lever à son tour les bras en signe de victoire à l'arrivée à Vimoutiers. La quatrième étape, entre Elbeuf et Gournay-en-Bray, vit la victoire de Robinson, qui, pour seulement 3 secondes, destitua Herse de la première place du classement général. Il ne restait qu'une journée pour la conclusion de la course. Une étape partagée en deux sections. La première était un contre la montre de 25 kilomètres entre Gournay-en-Bray e"t Gisors; la Britannique y écrasa ses rivales, en roulant à 38,463 km/h et en prenant 32 secondes à sa compatriote Thackeray et 52 à G. Rocaboy ; Lily Herse se retrouva onzième à 1 minute et 11 secondes. Sur la deuxième section, qui achevait la cinquième étape de 49 kilomètres entre Gisors et Mantes, la victoire échoua à Herse, désormais devant Bell et Donabédian. Au classement général, Robinson, Thackeray et Donabédian se trouvaient sur le podium, suivies de Herse et Haritonidès. Un peu plus tard, en décembre 1955, le nom d'Yvonne Reynders commença à planer sur le cyclisme français, car la sportive remporta le Championnat de cyclo-cross de la région d'Anvers, organisé par BMW, une société sportive qui entendait également organiser à Bruxelles, en juin 1956, les Championnats du Monde féminins de la spécialité. Cependant, ce projet ne vit pas le jour, car BMW n'était reconnue ni par la Ligue Vélocipédique Belge ni par l'Union Cycliste Internationale. Le congrès de l'UCI se contenta de survoler le fait et de rejeter, sans autre .forme de procès, la demande concernant les Championnats du Monde et les Championnats Olympiques féminins. Stimulées par le succès du Tour féminin, diverses épreuves par étapes mineures surgirent, comme le Circuit de l'Île de France, en quatre étapes. La course vit la participation de cyclistes françaises, belges et luxembourgeoises, et fut remportée par Elsy Jacobs, qui mena le jeu après les 44 kilomètres contre la montre de la troisième étape, lesquels lui avaient donné une première place qu'elle n'avait pas quitté jusqu'à la ligne d’arrivée, qu'elle passa avec une confortable avance sur Thommeret et Cornet. En 1957, le congrès de la UCI rejeta à nouveau la proposition de créer des Championnats du Monde féminins, présentée cette fois par la NCU (la fédération britannique) et appuyée par l'URSS, la Tchécoslovaquie et la France. Le vote, secret, donna un résultat de 42 bulletins contre la motion, 35 bulletins pour, 3 nuls et 1 abstention. Ce résultat fut commenté de façon élogieuse par L.:Équipe, dans les pages duquel on pouvait lire: « Le bon sens a triomphé par 42 voix contre 36. Les femmes n'auront donc pas leurs Championnats du Monde. Elles devront ainsi se contenter des épreuves existantes et du cyclotourisme, ce qui correspond beaucoup mieux à leurs possibilités musculaires et physiologiques ». Sans se décourager devant les obstacles et les attitudes rétrogrades, le cyclisme féminin continua sa route, prenant de l'importance et gagnant peu à peu quelques batailles en faveurs de l'égalité, jusqu'à ce qu'en mars 1958 une majorité donnât enfin son feu vert à la tenue de Championnats du Monde féminins. Ceux-ci eurent lieu en France, pays auquel on avait confié cette année-là l'organisation des différentes épreuves du Championnat. Un nouveau dynamisme se propagea dans le cyclisme féminin. Qui se préparait à la grande rencontre. Le 29 juillet, à Copenhague se tint ainsi le Grand Prix Femina, première épreuve de vitesse pour femmes de caractère véritablement international. L Anglaise Jean Dunn battit la Française Guinta et la Belge Reynders. Un mois plus tard, le 30 août 1958, à Reims, vingtneuf cyclistes représentant huit pays se retrouvèrent pour se disputer le premier maillot arc-en-ciel de l'histoire du cyclisme féminin. Les cyclistes favorites de la sélection contrôlèrent la course d'une main de fer, annulant tous les efforts de la Française Herse. Elles ne purent empêcher néanmoins l'échappée à mi-course de la Luxembourgeoise Elsy Jacobs, qui passa l'arrivée en gagnante, avec une avance appréciable sur les deuxième et troisième 'du classement, les Soviétiques Tamara Novikova et Maria Loukchina. Ces dernières ne remportèrent pas l'or à l'épreuve de route, mais elles furent les grandes triomphatrices de ce Mondial, car, sur la piste du Parc des Princes, Galina Ermo laeva battit sa compatriote Maximova à la vitesse, tandis que, dans les épreuves de poursuite, l'or revint à la « pianiste de Leningrad ", Loubov Kotchetova, qui l'emporta sur l'Anglaise Bail, la lutte pour la troisième place se décidant en faveur de la Britannique Ray. Quant au succès que soulevèrent ces Championnats du Monde féminins chez le public parisien, il faut reconnaître qu'il fut assez faible, et même proche de l'indifférence. C'est ainsi qu'au congrès deruci de 1959 se posa à nouveau la question de la pertinence de continuer à les organiser. Certaines voix s'élevèrent pour en réclamer la suspension, mais les Championnats furent tout de même sauvés grâce à la LVB (la Ligue Vélocipédique Belge), qui offrit de les accueillir dans son pays et les attitudes rétrogrades, le cyclisme féminin continua sa route, prenant de l'importance et gagnant peu à peu quelques batailles en faveurs de l'égalité, jusqu'à ce qu'en mars 1958 une majorité donnât enfin son feu vert à la tenue de Championnats du Monde féminins. Ceux-ci eurent lieu en France, pays auquel on avait confié cette année-là l'organisation des différentes épreuves du Championnat. Un nouveau dynamisme se propagea dans le cyclisme féminin. Qui se préparait à la grande rencontre. Le 29 juillet, à Copenhague se tint ainsi le Grand Prix Femina, première épreuve de vitesse pour femmes de caractère véritablement international. L Anglaise Jean Dunn battit la Française Guinta et la Belge Reynders. Un mois plus tard, le 30 août 1958, à Reims, vingt-neuf cyclistes représentant huit pays se retrouvèrent pour se disputer le premier maillot arc-en-ciel de l'histoire du cyclisme féminin. Les cyclistes favorites de la sélection contrôlèrent la course d'une main de fer, annulant tous les efforts de la Française Herse. Elles ne purent empêcher néanmoins l'échappée à mi-course de la Luxembourgeoise Elsy Jacobs, qui passa l'arrivée en gagnante, avec une avance appréciable sur les deuxième et troisième 'du classement, les Soviétiques Tamara Novikova et Maria Loukchina. Ces dernières ne remportèrent pas l'or à l'épreuve de route, mais elles furent les grandes triomphatrices de ce Mondial, car, sur la piste du Parc des Princes, Galina Ermo laeva battit sa compatriote Maximova à la vitesse, tandis que, dans les épreuves de poursuite, l'or revint à la « pianiste de Leningrad ", Loubov Kotchetova, qui l'emporta sur l'Anglaise Bail, la lutte pour la troisième place se décidant en faveur de la Britannique Ray que soulevèrent ces Championnats du Monde féminins chez le public parisien, il faut reconnaître qu'il fut assez faible, et même proche de l'indifférence. C'est ainsi qu'au congrès deruci de 1959 se posa à nouveau la question de la pertinence de continuer à les organiser. Certaines voix s'élevèrent pour en réclamer la suspension, mais les Championnats furent tout de même sauvés grâce à la LVB (la Ligue Vélocipédique Belge), qui offrit de les accueillir dans son pays.

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