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L’orientation sexuelle – pas une priorité à mentionner pour le gouvernement sud africain |
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Last Updated: May 26, 2008 |
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Par Nthateng Mhlambiso (Reporter BTM)
AFRIQUE DU SUD – 26 MAI 2008: Au moment où les crimes de haine sont en augmentation en Afrique du Sud, la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersex s’inquiète encore davantage de certaines informations relatives à la communauté gay.
Il est de la responsabilité du gouvernement de s’assurer que les informations disséminées par divers Départements soient équilibrées de sorte que la population comprenne exactement son point de vue sur certaines questions.
‘L’Etat et toute personne ne peut porter préjudice, directement ou indirectement, contre toute autre personne sur une base quelconque, comme la race, le genre, le sexe, la grossesse, l’âge, l’infirmité, la religion, la croyance, la culture et la langue’ : tel est le contenu d’une affiche au tribunal de Grande Instance de Spring, qui a délibérément omis certaines parties de la Constitution Sud Africaine, à savoir l’orientation sexuelle.
Cette affiche, comme moyen de communication du Département de la Justice était censée conscientiser le public sur l’existence des tribunaux d’égalité et des bases sur lesquelles toute personne est protégée contre toute discrimination.
L’omission de la partie qui fait référence à l’orientation sexuelle a fait sourciller plus d’une personne, plus particulièrement la communauté LGBTI venue prendre part à l’audience pour le meurtre d’une lesbienne de Kwa-Thema, Eudy Simelane au tribunal de Spring.
A la question de savoir pourquoi cette information a été omise, le Département de la Justice a répondu que c’était par manque d’espace sur l’affiche et que «seule les points essentiels devaient y figurer».
Heinrich Augustyn du Département de la Justice a ajouté que les affiches ne devraient pas être vues comme un moyen de communication séparé et isolé.
Et d’expliquer que c’est la raison pour laquelle il y toujours des livrets contenant toutes les informations sur les tribunaux d’égalité et les autres sujets relatifs.
«L’affiche est juste une première ligne de communication ayant pour but d’attirer l’attention du public. Du fait d’un espace limité sur une affiche, seules les grandes lignes y sont reprises afin d’inciter le public à chercher d’autres informations contenues dans les livrets».
Les mots comme ‘incluant, ‘parmi d’autres’, etc. sont souvent utilisés pour indiquer que la liste n’est pas exhaustive.
Visiblement perturbée, Emily Craven, coordinatrice du Joint Working Group (JWG) questionne: « la constitution énumère les bases sur lesquelles une personne ne peut être discriminée et elle n’accorde pas plus d’importance sur certaines que sur d’autres. Pourquoi alors les Départements gouvernementaux le feraient? »
« Plus inquiétant encore est le fait que ceux qui sont chargés de concevoir ces affiches dans les Départements du gouvernement ne pensent pas que l’orientation sexuelle soit une base assez importante à mentionner dans leurs affiches. C’est inquiétant d’autant plus que l’on constate ces jours-ci une augmentation du nombre de crimes homophobes contre des lesbiennes noires», explique Craven.
Elle ajoute que ce n’est pas un incident isolé et que quand le département de l’Education avait publié le premier projet de loi sur les ‘Responsabilités de la Jeunesse sud africaine’, seules deux bases sur lesquelles une personne ne peut pas être discriminée étaient prises en compte. «Le discours haineux ainsi que l’orientation sexuelle étaient également exclus », remarque Craven.
«Il nous avait été dit que c’était une omission malencontreuse et non délibérée. Un projet ultérieur a quand même inclus ces deux bases. Plus de tels incidents se répètent, plus nous sommes inquiets de ce que nous voyons comme une tentative d’ignorer la constitution et les droits qu’elle accorde en renforçant constamment certaines valeurs au détriment d’autres dans les media auxquels la majorité de la population a régulièrement accès, comme les affiches».
Craven est d’avis que ce genre d’omissions « reflètent une incapacité politique pour reconnaître combien grand est le problème des crimes de haine en ce moment».
Cependant Augustyn persiste et signe que les affiches ne sont pas le seul moyen de communication utilisé par le Département de la Justice. «A part les affiches et les livrets, divers autres canaux ont été utilisés dans le Département pour promouvoir les droits de tous les citoyens», conclut-il.
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