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UN MILITANT LGBTI DETENU PENDANT PLUSIEURS HEURES AU CAMEROUN |
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Last Updated: November 16, 2009 |
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By Jerina Messie (BTM French Reporter)
CAMEROUN – 06 Novembre 2009: Sébastien Mandeng, militant LGBTI et vice président de l’Association pour la Défense de l’Homosexualité (ADHEFO) aurait été la victime d’insulte et de discrimination homophobes aux mains de la police de Douala le Samedi 31 Octobre, à la suite d’une altercation avec un chauffeur de taxi.
Selon Mandeng, l’incident serait intervenu à cause d’une conversation entre le chauffeur de taxi et lui.
« Il se faisait très tard et mes amis et moi avons prit un taxi. Dans le taxi nous discutions des problèmes auxquels sont confrontés les LGBTI et de notre rôle en tant qu’activistes. A un moment donné, le chauffeur de taxi est intervenu et je lui ai alors demandé s’il soutenait la lutte des LGBTI. »
Mandeng a ajouté que le chauffeur s’est senti offensé et la situation s’est alors envenimée.
« Il s’est mis en colère, s’est dit offensé, a commencé à m’insulté personnellement et les LGBTI en général, et s’est dirigé directement vers le commissariat de police le plus proche. Quand nous sommes arrivés au commissariat, il est devenu très hystérique, a commencé à crier, disant que qu’il est un honnête homme et qu’il ne pouvait pas supporter les LGBTI », a dit Mandeng.
Mandeng a également fait remarqué qu’à son arrivée au commissariat de police, il a été enfermé dans une cellule par les policiers qui lui auraient menti en lui disant que c’était pour le protéger. Il a affirmé que pendant des heures il a été détenu et a subi des insultes et des humiliations de la part des policiers qui « me posaient des questions telles que pourquoi je n’aimais pas les femmes ou comment puis-je avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes etc. »
L’homosexualité est illégale au Cameroun et les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont interdites selon l’article 347 du code pénal qui prévoit une peine de prison de 5 ans et une amende de 20000 à 2000000 FCFA.
Mandeng a également révélé qu’ « à un certain moment l’un des policiers a voulu pratiquer un examen de mes parties anales afin de voir si j’ai régulièrement des relations sexuelles anales. J’ai protesté véhément, menaçant de réagir violement si jamais il me touchait. »
Apres une nuit de détention en cellule, Mandeng a finalement été remis en liberté à midi le lendemain après avoir demandé à être officiellement arrêté.
Lorsque BTM lui a demandé s’il souhaitait entamer des poursuites judiciaires, Mandeng a dit « je pense que je vais laisser tomber parce qu’il ne m’ont pas agressé physiquement, si ce n’est pour les abus et insultes homophobes que nous recevons chaque fois. »
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