la vidéo au service du militantisme

Par Jabulani Dube (BTM Fellow)

KENYA – 28 August 2008 : La fin du mois d’Août a vu une équipe de Behind the Mask –BTM- (Musa Ngubane et Nthateng Mhlambiso) se déplacer vers la capitale kenyane,  Nairobi, pour cinq jours de formation accélérée au militantisme par la vidéo.

Le but de cette formation accélérée était de permettre à des activistes des minorités sexuelles et des droits de l’homme du Kenya d’être capables d’utiliser la vidéo comme moyen de faire du militantisme et combattre les préjudices et les discriminations.

«Ce moyen de communication va permettre à des groupes que nous avons ciblés de dénoncer les violations de droits de l’homme. Cette formation encouragera aussi les gens à s’impliquer davantage dans les activités affectant leur vie quotidienne », explique Ngubane.

Et d’ajouter que la formation était avant tout un moyen de partager les compétences. « J’ai eu l’opportunité d’être formée au militantisme par la vidéo - ce qui représente actuellement  la stratégie la plus choisie de part le monde pour faire le militantisme - et je compte transmettre ces compétences aux autres activistes et organisations lesbienne, gay, bi, trans et intersex (LGBTI) de la région. Ce projet est né de la volonté de faire avancer notre cause, la promotion des droits de l’homme », conclut-elle.

Tout en reconnaissant que ce projet revêt une importance capitale, sa survie est quelque peu incertaine surtout en ce qui concerne son financement ; ceci obligera certainement l’organisation [BTM] à  envisager une levée des fonds, constate Ngubane.

La directrice de l’organisation, Thuli Madi, montre le même optimisme en affirmant que cette formation aidera énormément les activistes des droits de l’homme dans leur travail.

« Cette formation nous permettra de partager les connaissances avec d’autres gens sur les problèmes de santé et des droits de l’homme », s’enthousiasme de son côté Jeff Hukumu* de Gay and Lesbian Coalition of Kenya (GALCK) qui a pris part à cette formation.

A travers cette formation, explique Hukumu, les opportunités de travail seront créées de même que la conscience publique sera éveillée et la tolérance renforcée.

« Nous utiliserons ce moyen pour créer davantage de visibilité à la communauté gay », a-t-il expliqué.

Hukumu est aussi d’avis que cet atelier de formation bénéficiera davantage le projet sur lequel son organisation travaille actuellement à savoir la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (MSM).

Interrogé sur les raisons de cet accent particulier sur les MSM, Hukumu explique qu’il y a un besoin urgent de sensibiliser ce groupe étant donné qu’il fait face à la discrimination plus que même les lesbiennes.

Etant donné le manque de compréhension et d’information sur l’existence de ce groupe, le militantisme par la vidéo va permettre à la communauté MSM de donner corps à ses doléances et de renforcer sa visibilité », conclut Hukumu.

Pas son vrai nom.