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Les LGBTI d’Afrique du Sud contre les excuses exigées par l’ANC à une victime de viol |
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Last Updated: July 9, 2008 |
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Par Mongezi Mhlongo (Stagiaire BTM)
AFRIQUE DU SUD – 09 Juillet 2008 : La communauté lesbienne, gaie, bi, trans et intersex (LGBTI) qui a soutenu Khwezi (pas son vrai nom) lors de son procès pour viol s’est violemment insurgée contre la demande de la direction du Congres National Africain (ANC, parti au pouvoir) qu’elle [Khwezi] puisse demander pardon pour ses accusation de viol contre le président de l’ANC, Jacob Zuma.
La demande de l’ANC s’est butée à un barrage de critiques émanant de la communauté LGBTI qui estime que Khwezi n’a pas eu droit un procès équitable et juste.
« En tant que féministe, j’ai un sérieux problème pour accepter une telle demande ; Khwezi n’a jamais eu droit à un procès juste. Ce fut une affaire hautement politisée. Elle a été condamnée à la fois par l’Etat et par la communauté», déclare Mpumi Mathabela, responsable des media et communication à Forum for the Empowerment of Women (FEW).
«Ceci est un abus de pouvoir et ça n’arrive pas tous les jours que des membres de la direction de l’ANC puissent s’ingérer dans une affaire pareille. C’est un singe que la sécurité de la victime n’est pas garantie», s’exclame de son côté Carrie Shalva de l’organisation People Opposing Women Abuse (POWA).
Faisant écho à cette salve d’indignations, la directrice du centre de santé pour la communauté lesbienne et gaie (Lesbian and Gay Community Health Centre) de Durban, Nonhlanhla Mkhize insiste que c’est une demande inacceptable. « Non d’une pipe ! C’est celui qui a commis le crime qui devrait demander pardon et non la victime».
Pour Abeda Bhamjee, consultant indépendant en Droit des réfugiés, si Jacob Zuma s’est senti offensé (par cette accusation), la démarche appropriée serait pour lui d’instituer une action en Civil pour diffamation. L’implication de l’ANC et son acharnement à arracher des excuses auprès de la victime vont jouer en faveur de la demande d’asile de Khwezi étant donné qu’on est en présence d’un cas de persécution.
Et d’ajouter que si Khwezi revenait, «ses droits humains seraient en danger. La victime, dans ce cas présent, est en droit de refuser d’obtempérer ».
Khewzi avait réussi à obtenir un asile humanitaire aux Pays-Bas pour une période de 5 ans à la suite d’un procès controversé pour viol impliquant le président de l’ANC, Jacob Zuma.
Quant à Zuma, il avait été lavé de toutes les accusations portées contre lui. Le verdict du Juge Van der Merwe avait conclu que Zuma et Khwezi avaient eu des rapports sexuels consensuels. Il avait aussi rejeté les allégations de lesbianisme portées contre Khwezi, affirmant qu’elle était bisexuelle avec des tendances lesbiennes.
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