CONDAMNATION A VIE POUR LE MEURTRIER D’UNE LESBIENNE

By Simangele Mzizi (BTM Intern)

AFRIQUE DU SUD- 23 Septembre 2009: Le procès du meurtre de l’activiste lesbienne et ancienne milieu de terrain des  Banyana Banyana Eudy Simelane, s’est conclu le 22 Septembre par la condamnation à vie de l’un des trois co-accusés par le Tribunal de Delmas.

Themba Mvubu a été reconnu coupable et condamné à la peine d’emprisonnement à vie pour le meurtre de Simelane, 15 ans pour vol avec circonstances aggravantes et 20 ans pour complicité de viol.

Dans sa condamnation de Mvubu, le Juge Mokgoatleng a dit que si Thato Mphiti, l’un des co-accusés, était à la poursuite de l’une des amies de Simelane, alors Mvubu devait tenir Simelane afin de l’empêcher de s’enfuir.

Thato Mphiti, qui avait confessé le meurtre de Simelane, s’était tourné témoin de l’accusation et avait été condamné à 32 ans de prison en début cette année, a initialement impliqué Mvubu, Khumbulane Magagula et Johannes Mahlangu au cours de son premier témoignage.  

Le Juge Mokgoatleng a admit que la  question la plus dure à laquelle il a été confronté était de savoir si Mphiti disait la vérité quand il est devenu témoin, dans la mesure où il avait changé son témoignage de nombreuses fois.

Lors du verdict, le Juge Mokgoatleng a affirmé que Mvubu était celui qui avait demandé à Mphiti  de tuer Simelane parce que il la connaissait comme étant une joueuse de football très connue, et qu’en la tuant il espérait aussi détruire les preuves contre lui.

Cependant, les deux co-accusés Khumbulane Magagula et Johannes Mahlangu, qui étaient poursuivis pour vol avec circonstances aggravantes, viol et meurtre, ont été acquittés par le juge  Mokgoatleng. 

Il est apparu que Magagula et Mahlangu ont été acquittés en raison du témoignage des trois témoins de l’accusation qui ont dit qu’  « ils n’avaient rien fait » à Simelane et le juge a estimé qu’il n’y avait pas de preuves substantielles pour condamner les co-accusés.

Phumi Mtetwa de l’organisation Gay and Lesbian Project a dit que «  nous avons des émotions partagées, nous regrettons l’acquittement des deux co-accusés même si nous acceptons cette décision et le fait qu’il n’y avait pas d’éléments permettant au juge de les condamner. » 

Emily Craven du Joint Working Group a dit « nous ne sommes pas complètement satisfaites dans la mesure où nous aurions aimé que tout les trois accusés soient reconnus coupables. Toutefois, nous ne sommes pas surprises que les deux aient été libérés étant donné la décision de Mphiti de changer son témoignage et de dire que ces deux co-accusés n’avaient rien  à voir avec le crime.»

« Nous sommes heureuses du verdict reconnaissant Mvubu coupable et de sa condamnation à une peine sévère, » a-t-elle ajoutée.
 
Mtetwa a souligné que la fin du procès «  marque le début d’une long voyage visant à combattre l’homophobie et les viols de correction. »

Craven a renchérit aux propos de Mtetwa en disant «  nous continuons à combattre ;  l’affaire Zoliswa Nkonyane sera de nouveau entendu au tribunal le 28 et ceci devient notre objectif pour la semaine prochaine. Il y’a de nombreuses autres victimes un peut partout. »

Simelane est née à KwaThema le 11 Mars 1977 et elle a trouvé la mort le 28 Août 2008.
Elle a laissé le souvenir d’une personne ayant de bonnes et harmonieuses relations avec son entourage ; elle était très impliqué dans l’épanouissement des jeunes a travers le sport, dans le militantisme LGBTI et le soutien aux personnes vivant avec le VIH/SIDA.

« Il y’a un soulagement maintenant que le procès est fini, et il y’a également  le sentiment de tourner la page sur cette affaire mais certainement pas sur la question des crimes homophobes, » Craven a conclu.