Ugandan resident on homosexuality
Some boys believe that to sleep with a man is safe because all the billboards around town show heterosexual couples, with messages ... nothing is said about homosexual couples using a condom, so they think it is safer to sleep with each other than a girl.
 
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etre lesbienne aujourd'hui au maroc

Last Updated: January 2, 2003

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2003: K. est Marocaine, lesbienne et vit au Maroc. Elle nous a ouvert son coeur, sa vie et ses pensées. Dans ce témoignage elle nous raconte ce que c'est que d'être lesbienne aujourd'hui au Maroc à l'aube du troisième millénaire. Etaler ma vie en lignes n'est pas facile.

La subdiviser en étapes est encore plus difficile que je ne puisse imaginer car tout s'accorde et s'harmonise.

Pire encore, tout est enchaîné et chaque étape dépend étroitement de celle qui la précède.
Adulte, je sais fort bien que je n'ai pas acquis cette maturité sans passer par une adolescence révoltée et sans oublier une enfance mi-heureuse, mi-malheureuse.

Enfant, orpheline, j'étais bien entourée par ma famille, bien qu'un souvenir amer, un geste de la lâcheté humaine ait laissé sa trace et continue de me ronger de temps en temps.

Je me souviens, petite que j'étais, que la vie des femmes m'attirait. Des femmes me fascinaient et me séduisaient. Leurs gestes envers moi tels que les câlins et les embrassades me réjouissaient.

A cette époque, je ne comprenais pas ce que que c'était ce sentiment qui m'enveloppait, mais un sentiment encore plus fort me disait que si j'étais différente, biologiquement bien sûr, je pourrais avoir les moyens pour pénétrer dans leur monde pour ensuite les acquérir.

Mais hélas ! Mon corps suivait sa croissance normale et obéissait à la loi de la génétique. Ce qui m'a poussée à chercher à savoir pour me connaître et ensuite me comprendre.

C'était l'étape de l'adolescence, du vécu et du ressenti. L'étape des changements dans mon corps, dans mon esprit, des sentiments et de la peine de mes premières amours et la tristesse de mes premières déceptions.

Pendant un quart de siècle, j'ai aimé la femme, l'être, son corps, sa condition et ses souffrances.
Je me suis penchée sur les livres d'Histoire, de Sociologie, de Religion et de Littérature pour comprendre cette femme, partager et vivre sa condition qui est mienne mais sans aller plus loin.
Je me suis révoltée contre les coutumes et les lois qui l'infériorisent et qui lui consacrent une place subordonnée. C'était pour moi une question existentielle.

J'aime cette femme, j'aime la caresser, la toucher, l'embrasser, la serrer mais c'était platonique.
A cette époque, je ne savais pas qu'il pouvait exister une relation entre femmes, et de surcroît, une relation sexuelle. En plus, il y avait un conditionnement parfois naturel c'est-à-dire instinctif, parfois imposé socialement et collectivement.

On n'entendait pas parler de ces relations, plus encore, on ne les voyait pas ni au sein des familles, ni dans les établissements, ni dans dans aucun domaine de la vie sociale.

Les rares fois où j'en ai entendu parler, d'une façon anectodique, c'était seulement pour les maudir, les mépriser, les insuler ou les minimiser.

La "normalité" qui m'entourait m'a détachée de moi. Je n'ai rien compris de ce détachement de soi qu'après avoir vécu ma première expérience, et lorsque j'ai compris les choses, j'ai su qu'il peut y avoir une relation entre femmes mais seulement en cachette, dans l'ombre voire dans l'obscurité.

Je me souviens à la faculté que je cherchais toujours cette autre et c'était pour la première fois que je tombais amoureuse d'une étudiante, hélas aussi la première fois où j'étais insultée d'homosexuelle, même s'il n'y avait rien d'"anormal" dans ma démarche que ma façon de la regarder, la chercher et insister à être près d'elle. Car mon esprit était innocent et n'allait jamais plus loin, ou plutôt il n'était pas assez imaginatif.

Je ne la draguais pas et je ne cherchais pas les occasions pour assouvir mon désir, mes sentiments étaient purs et sensuels, il n'y avait rien d'obscène ou d'obsédant, ni d'obsessionnel ou de vulgaire.

Je me souviens d'un événement qui a soulevé la faculté et surtout dans les établissements des branches scientifiques. Deux amantes qui partageaient la même chambre dans la cité et qui se sont séparées avec amertume et bruit car l'une était très jalouse.

Lorsqu'elle voyait son amie accompagnée d'un étudiant ou d'une étudiante, elle déclenchait un scandale. Ces scènes étaient produites publiquement et je me souviens des réactions des étudiants et des moqueries suscitées par cette occasion, et moi, je ne me sentais pas touchée, car, inconsciemment, je n'étais pas concernée ni même censée faire partie du monde de ces femmes. Que des occasions ratées !

Pour satisfaire mes désirs, soulager mon être et étancher ma soif, cette soif spirituelle et non pas cette soif physique, j'ai commencé à écrire.

J'écris des poèmes et des proses pour la femme et à la femme, d'une façon romantique et voilée me protégeant des foudres de la critique et des fouets de la perte de mes écritures. Rêveuse et audacieuse ne l'étais-je que dans mes écritures !

Indépendante et mûre, à l'âge de mes 30 ans, j'ai commencé à réclamer mon droit de vivre avec ma femme, de faire l'amour avec elle et je n'ai pas envisagé, non jamais, dans le moindre moment de ma vie, que ma vie soit partagée avec un homme car j'ai su très bien à travers les témoignages et les autobiographies des lesbiennes comme moi, ce que c'était que la vie des femmes et les amours saphiques. J'ai commencé, obstinément, mon ardente recherche à la trouver et de récupérer le temps perdu. L'internet m'a facilité le travail et m'a permis d'en connaître plus et beaucoup.

Mais avant de parler de ma bien-aimée, comment je l'ai rencontrée et comment je vis avec elle; je tiens d'abord à préciser qu'aucun membre de ma famille, de mes proches, de mes amis(es) et de mes collègues ne connait ma vraie orientation sexuelle. Que mes voyages effectués pour la rencontrer se passaient en cachette et dans le mensonge. Les rares personnes qui savent ma vérité ne donnent aucune importance à mon amour, à mon affection et me conseillent toujours d'entamer une relation hétérosexuelle comme si l'amour ne se faisait qu'entre un pénis et un vagin. Ils excluent à l'amour toute sensation en dehors de ces critères de l'hétérosexualité, de la "normalité".

Sur les plans politique et associatif, il n'y a aucune lueur d'espoir car on parle d'un féminisme féminin et non d'un féminisme féministe.

Pour nous, pays arabes et musulmans, pas question qu'un lesbianisme soit un choix politique, pire encore, il n'y a aucun soutien de la part des lois aux femmes en dehors de son statut d'épouse et de mère. La condition de la femme en étant "vieille fille "ou divorcée pèse encore dans notre société, voire même mère-célibataire ou lesbienne.

Même les féministes fuient cette responsabilité.

J'ai rencontré mon amour grâce à un ami qui m'a été présenté par une responsable d'une association "bisexuelle" européenne. Cette dernière, je l'ai contactée via internet.

La chose la plus belle dans notre rencontre c'est que nous nous connaissons auparavant. Deux lesbiennes qui désirent se rencontrer pour parler, discuter, se connaître et nouer une amitié, pas plus, même pas une relation n'a été prévue ou souhaitée. Mais les circonstances et les qualités que chacune de nous enveloppait nous ont encouragées et nous ont aidées à nous rapprocher et plus encore à nous aimer et nous promettre de vivre ensemble et pour toute la vie.

Avec ma douce, j'ai compris enfin le sentiment qui me gagnait lorsque j'étais enfant et j'ai compris comment il a grandi en moi et comment je l'ai alimenté par ma raison et mon savoir et par mon dévouement à le vivre et l'éterniser avec ELLE, celle que j'aime et celle avec qui j'ai choisi de continuer ma vie.

Maintenant, nous vivons en couple et nous faisons des projets pour l'avenir et je peux défier tout le monde pour rester avec ELLE et je prie Dieu pour qu'Il nous unisse encore et à jamais.

http://www.kelma.org/PAGES/KELMAGHREB/avril01/lesbmaroc0401.html



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