l’arrestation de deux lesbiennes rwandaises envoie la communauté lgbti du rwanda en émoi

Par Abeli Zahabu, Reporter BTM

RWANDA – 11 Mars 2008 : Deux lesbiennes et activistes des droits de l’homme rwandaises arrêtées il y a deux semaines à l’aéroport international de Kigali devaient comparaître ce lundi 11 mars 2008 devant un tribunal pour plus d’investigation.

Nyirahabimana Salma et Umutoni Fatoumata avaient été arrêtées à l’aéroport international de Kanombe à Kigali en route vers Maputo au Mozambique où devait se tenir une conférence sur le leadership. La conférence avait été organisée par la Coalition des Lesbiennes Africaines (CAL).

Selon les services d’immigration à l’aéroport de Kigali, les deux lesbiennes étaient en possession de faux documents et n’avaient pas de visas leur permettant d’entrer au Mozambique.

Cependant, aux dires de LAMBDA – l’organisation gay à Maputo qui a co-organisé la conférence- les deux filles étaient bien en possession de lettres d’invitation à l’aide desquelles elles pouvaient bien obtenir leurs visas au point d’entrée à Maputo.

«LAMBDA a un accord avec les services d’immigration à Maputo. Selon cet accord, nos invités pouvaient obtenir leur visa à l’aéroport même de Maputo. Ces formulaires d’invitation nous ont été fournis par les services d’immigration. Ils ne pouvaient en aucun cas être frauduleux», a rétorqué Danilo Da Silva, coordinateur de LAMBA.

«Les filles ne pouvaient pas obtenir leurs visas à Kigali étant donné qu’il n’y a pas de représentation mozambicaine au Rwanda. C’est la procédure normale que les gens obtiennent leurs visas à leur arrivée à Maputo, explique Da Silva.

Pour Naome Ruzindana, coordinatrice de Horizon Community Association (HOCA), la véritable raison expliquant ces arrestations est l’orientation sexuelle des détenues.

«Les services d’immigration ont certainement suspecté que les filles étaient des lesbiennes activistes des droits de l’homme et ils savaient plus ou moins le but de leur déplacement pour Maputo», explique Ruzindana.

J’ai même été convoquée au Département d’Investigation Criminelle de l’aéroport pour que les services d’immigration puissent ouvrir mon courrier électronique et lire ma correspondance avec LAMBDA et CAL», a-t-elle ajouté.

Elle a cependant refusé d’obtempérer.

L’homosexualité est criminalisée au Rwanda et les homosexuels vivent constamment sous la peur d’abus et de menace de mort.