En développant des nouveaux projets domiciliaires, il faut également faire des rues. Certains citoyens de St-Sauveur semblent avoir des problèmes avec cette implacable logique :
La contestation d'un groupe de citoyens du quartier Saint-Sauveur n'arrêtera pas le projet de construction d'une rue reliant les extrémités nord des rues Carillon et Renaud. Vingt logements de type maison de ville avec façade sur la rivière Saint-Charles y seront construits.
Hier matin, quelques citoyens et les porte-parole du comité des citoyens ont fait un blocus symbolique à l'extrémité nord de la rue Carillon. « On craint les projets à la pièce. Que ce bout de rue soit le début d'une artère qui, de projet en projet, sera prolongée et deviendra donc plus achalandée », d'expliquer Denise Garneau, du comité des citoyens.
Elle rappelle qu'en 1995, un projet de mise en valeur des berges de la Saint-Charles prévoyait la construction d'une route entre Marie-de-l'Incarnation et le boulevard Laurentien. Une route qui aurait traversé le parc Victoria. Le projet avait été abandonné à la suite de la contestation des citoyens de Saint-Sauveur, qui voyaient le danger d'une route de transit qui aurait grandement perturbé le quartier
C'est une petite partie de cette route qui sera aménagée prochainement, d'où les craintes des citoyens. « On aurait voulu être consultés davantage sur le projet », lance Lucie Villeneuve, du comité des citoyens. Les contestataires souhaitent que la Ville retarde le projet, le temps d'élaborer le plan directeur du quartier. Ils réclament aussi que les berges de la Saint-Charles ne soient pas réservées aux bien nantis, mais que 30 % des unités d'habitation soient des logements sociaux.
La conseillère Odile Roy, responsable du dossier de l'aménagement du territoire, rejette la prétention selon laquelle il s'agit d'un développement à la pièce. Au contraire, dit-elle, ce projet s'inscrit dans un programme bien établi de bouclage des îlots.
Elle assure que la future rue restera une desserte locale, et que le projet d'une route traversant le parc Victoria est définitivement abandonné. Il ne s'agit donc pas d'un premier tronçon d'une route de desserte comme le craignent des citoyens. (article complet)