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Le jeudi 07 février 2008

Le Parlement turc pour le libre port du voile

Des milliers de personnes ont manifesté amedi dernier à Anakra contre la légalisation du port du voile sur les bancs d'université en Turquie. (Photo Reuters)
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Des milliers de personnes ont manifesté amedi dernier à Anakra contre la légalisation du port du voile sur les bancs d'université en Turquie.
Photo Reuters

Laura-Julie Perreault

La Presse

Le débat est celui qui anime le Québec et la France... à l'envers. Hier, le Parlement turc a débattu de la place du voile islamique dans les institutions publiques. Mais il n'est pas question de le bannir. La majorité des parlementaires sont en faveur de la modification de la constitution pour autoriser les étudiantes à le porter.

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Lors d'un premier vote secret qui a eu lieu en fin de journée hier, 404 députés contre 92 ont voté pour amender la constitution. Pour le moment, la loi turque ne permet à aucune étudiante fréquentant les institutions publiques d'enseignement en Turquie de porter le voile islamique. Dépassant largement les deux tiers des voix requis pour permettre à une réforme constitutionnelle d'aller de l'avant (367 sur 550), le vote devrait être confirmé samedi, lorsque les députés seront appelés à se prononcer pour la deuxième fois.

Société profondément divisée

Si l'amendement rallie une majorité des députés appartenant au Parti de la justice et du développement (AKP), un parti à tendance islamique, ainsi que le parti nationaliste, il divise profondément la société turque. Selon Emre Unlucayali, chercheur en science politique à l'Université McGill, la loi qui interdit aux étudiantes de porter le voile à l'université est controversée depuis son adoption dans les années 80.

Alors que certains arguent que le voile, comme symbole politique islamique, n'a sa place nulle part dans les institutions publiques de l'État turc, laïque depuis les années 30; d'autres croient que le bannissement du voile est discriminatoire puisqu'il bloque l'accès à l'éducation aux femmes musulmanes pratiquantes qui refusent de le retirer. «Cette question est sur la table depuis 20 ans, mais c'est l'arrivée de l'AKP au pouvoir qui y a mis le feu», note M. Unlucayali.

Et feu il y a. Le week-end dernier, des milliers de Turcs qui ne veulent pas du retour du hijab sur les bancs d'université ont manifesté bruyamment à Ankara. Les recteurs d'université, partageant leur opinion, ont pris position sur la place publique. Des partisans du libre choix au port du voile se sont aussi fait entendre. Parmi les femmes qui ont pris la parole figurent l'épouse de l'actuel premier ministre turc ainsi que l'épouse du président. Cette dernière a déjà porté la cause devant la Cour européenne des droits de l'homme en 1998 quand elle s'est vu interdire l'université. «C'est vraiment une question qui vient chercher les Turcs jusque dans leurs entrailles», soutient M. Unlucayali. Plusieurs experts craignent d'ailleurs que le vote au Parlement ne déstabilise le pays en entier. «Il se pourrait que le système judiciaire intervienne pour mettre un stop à l'amendement», ajoute le chercheur.

Vers un rééquilibrage

Professeure de sociologie à l'UQAM et auteure de La laïcité, ouvrage paru la semaine dernière au Québec, Micheline Milot croit que le débat actuel en dit long sur la Turquie contemporaine. «Il y a un rééquilibrage qui se fait entre une société qui a été sécularisée de force quand Ataturk a imposé une laïcité politique dans les années 30 et une société où la liberté d'expression et les droits de la personne sont aussi au coeur des préoccupations», a exposé hier Mme Milot. Elle note que la controverse turque ne devrait en aucun cas être comparée au débat sur les accommodements raisonnables qui a monopolisé les médias l'an dernier au Québec. «La laïcité dure a été imposée par Atatürk parce qu'il voulait moderniser rapidement un pays. Ça ne s'applique pas au Québec», avance l'experte.


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