ans
l'équilibre architectural de l'institution dominicaine,
une première constatation s'impose : tout y est
orienté vers une députation totale à
la prédication évangélique. Le pouvoir
qui régit et coordonne cet ensemble est universel
dans sa tête ou son principe : le chapitre général
et le Maître de l'Ordre (Voir la liste des chapitres
généraux ainsi que la liste des maîtres
de l'Ordre).
Le
chapitre général est au sommet du gouvernement
et, comme instance en acte, il a pleins pouvoirs. A chaque
chapitre, le Maître de l'Ordre, élu pour
neuf ans, rend compte de sa gestion; sa façon de
gouverner et sa " politique " peuvent donc être
jugées et mises en cause.
Si, entre deux chapitres, il jouit d'une certaine liberté
dans son gouvernement (liberté accrue du fait que,
contrairement à ce qui se passe dans la grande
majorité des Instituts, ses assistants ou conseillers
ne sont pas nommés par le chapitre général,
mais par lui personnellement sur présentation des
provinces), la fréquence des chapitres généraux
(à tous les trois ans) fait qu'il reste proche
des instances suprêmes et communautaires de l'Ordre.
Le
lien constitutif de la communauté dominicaine est
un lien de profession religieuse qui lie chaque frère,
chaque moniale et même chaque membre des fraternités
laïques au Maître général (mais
non les religieuses de vie active qui n'en dépendent
pas juridiquement). Conjointement aux chapitres généraux,
le Maître de l'Ordre est le garant de la fidélité
à l'intuition de saint Dominique, le principe de
l'unité de l'Ordre, le "référant"
immédiat de chacun de ses membres. C'est dire l'importance
des relations directes entre lui et chacun des frères,
dans les visites régulières des couvents
et des provinces, comme dans les rencontres et lettres
individuelles.
C'est
sous le généralat du fr. Garcia de Paredes
(1926-1929) que le gouvernement de l'Ordre des Prêcheurs
s'est établit au couvent de Sainte-Sabine à
Rome, couvent témoin de la naissance de l'Ordre
et acheté au gouvernement italien en 1929. Le maître
de l'Ordre y réside ainsi que ses assistants
et les promoteurs.
(Source
: Lettre
sur le gouvernement, de fr. V. de Couesnongle,
o.p.).