Le père, l'oncle et deux proches de Valérie, 13 ans, et Sophie, 11 ans, soupçonnés d'avoir organisé la fausse fugue des jeunes filles sur fond de séparation douloureuse, ont été mis en examen vendredi après-midi à Reims (Marne) pour "soustraction de mineures", a-t-on appris de source policière. Ils ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.

Une information judiciaire pour "soustractions de mineures" avait été ouverte le 8 octobre par le procureur de la République Madeleine Simoncello. Les policiers de la Sûreté départementale et du SRPJ de Reims avaient envisagé dès le début de la disparition des deux enfants, une affaire liée à un divorce conflictuel, les parents se disputant la garde des deux filles.

Valérie et Sophie s'étaient volatilisées le 6 octobre, quatre jours après une décision de justice les obligeant à regagner le domicile de leur mère en Italie. La cour d'appel de Reims avait en effet ordonné que "la résidence habituelle des enfants" soit chez leur mère, qui vit à Lamezia Terme (Calabre) avec leur soeur aînée.

Les enquêteurs avaient laissé entendre à tort qu'une information judiciaire avait été ouverte pour "enlèvement". Le juge d'instruction a finalement mis en examen pour "soustraction de mineures" les quatre hommes, dont le père Renato Galtieri, qui ont reconnu les faits en garde à vue. Les adolescentes auraient changé de domicile plusieurs fois, semble indiquer l'enquête.

La pression a été particulièrement forte lorsque les policiers ont effectué jeudi à l'aube une vingtaine de visites domiciliaires simultanées, à Reims et dans la région. Ce qui a contraint les organisateurs du pseudo-enlèvement à laisser Valérie et Sophie retourner à leur collège.

Leur mère a fait part de sa joie après les avoir retrouvées. "Je suis contente parce que j'ai rencontré mes filles. Elles sont en bonne santé, et on s'est vues pour la première fois après 15 mois", a expliqué à la presse Katia Navigante, peu après son arrivée à Reims.

"Elles sont belles. On s'embrassait, c'est tout. Pour le moment, je suis fatiguée, très fatiguée", a déclaré Mme Navigante. "Maintenant, c'est mes filles qui m'intéressent. Les autres choses, ce n'est pas à moi de juger".

"Elle a toujours été convaincue que le père était capable du pire et d'organiser cette prétendue fugue qui s'est avéré un enlèvement parfaitement orchestré", a affirmé pour sa part l'avocate de la mère, Me Sylvie Dumont-Dacremont. AP