Jessica Stern, researcher for Human Rights Watch Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights Program
Lesbians in South Africa face abuse and violence simply for not fitting social expectations of how women should look and act.
 
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alexandre a retrouvé la liberté

Last Updated: February 26, 2007

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Par Habibou Bangré (www.tetu.com)

Février 26, 2007: Alexandre, incarcéré depuis octobre 2004 pour homosexualité présumée, a recouvré la liberté vendredi. Il confie à tetu.com comment s'est déroulée sa détention et ses projets.

Que ressentez-vous maintenant que vous êtes libre? Je me sens bien, je suis très content d'avoir regagné ma liberté. Ce n'est pas facile de faire 28 mois de prison en Afrique.

Pourquoi avez-vous été arrêté? Des voisins ont déclaré que j'étais homosexuel. J'ai été placé sous mandat de dépôt le 29 octobre 2004 pour que le ministère public, qui me poursuivait, puisse trouver des preuves. Normalement, j'aurais dû être jugé sur la base de flagrant délit. J'ai été victime d'une réelle injustice.

Quelles étaient vos conditions de détention? Les conditions de détention n'étaient vraiment pas faciles. Je dormais à même le sol, sur le ciment. Dans les prisons ici, et en Afrique en général, c'est très compliqué. Tout se paie et, si tu n'as pas d'argent, tu peux mourir. Il n'y a pas d'hôpital alors, si tu tombes malade, tu peux mourir, ce n'est pas leur problème. La ration journalière était de 33 grains de maïs et un demi verre de riz par jour. Il arrive que certaines personnes condamnées pour homosexualité doivent rester sur place enfermées et n'ont pas droit aux visites. Je me souviens une fois j'ai reçu une visite et le procureur avait demandé à ce que l'on fasse suivre notre conversation.

Avez-vous subi des violences ou été victime d'insultes en prison?
Oui, beaucoup. Un jour, un gardien de prison m'a traité de pédé. Lorsque je le lui ai reproché, il m'a mis des chaînes et envoyé en cellule disciplinaire pour quinze jours. Il a fallu que je paie 5 000 FCFA [environ 7,5 euros] pour pouvoir sortir. Je ne voulais pas payer deux fois: j'étais en prison, je ne voulais pas être en plus en cellule disciplinaire. Il y avait par ailleurs un homme incarcéré pour vol qui, à chaque fois que je passais, me traitait de pédé. Alors je restais dans ma cellule de peur qu'il me violente.

Votre famille vous a-t-elle soutenue pendant votre incarcération? Pendant les trois premiers mois, elle m'a soutenue. Ensuite, elle a arrêté à cause du motif qui m'était reproché. Je vais essayer de lui parler maintenant, pour leur dire que, même si elle me rejette, elle ne doit pas me violenter.

Quels sont vos projets? Je veux me battre pour l'abolition de l'article 347 bis qui condamne l'homosexualité. S'il y a une association à laquelle je peux adhérer pour mener ce combat, je suis prêt. Je n'aurai pas peur du regard des gens parce que le président avait déclaré [le 10 février 2006] dans son discours à la jeunesse  qu'il faut respecter les droits humains, que chacun peut faire ce qu'il veut tant que cela ne gêne pas les autres. Si j'ai un peu de moyens, je voudrais lutter contre les violences faites aux homosexuels, expliquer qu'on peut ne pas accepter les gays et les lesbiennes mais qu'on ne doit pas les violenter. J'ai aussi envie de me remettre à la pâtisserie et de suivre une formation en hôtellerie.

 



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