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Cameroun: Libération de 6 détenus accusés d’homosexualité |
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Last Updated: March 31, 2008 |
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Par Abeli Zahabu, Reporter BTM
Cameroun – 28 Mars 2008: Cinq camerounais et un Nigérian accusés d’homosexualité au Cameroun l’an passé ont été relâchés de la prison de Bell à Douala où ils sont restés six mois derrière les barreaux.
Les six hommes avaient été arrêtés en Août dernier et accusés d’homosexualité, corruption et rapports sexuels sur mineur. En attendant la décision de la cours suprême, ils sont restés derrière les barreaux pendant six mois, délai qui pouvait être renouvelé jusqu'à trois fois si le procureur le jugeait nécessaire.
En effet, selon le système judiciaire camerounais le ministère public peut, en toute légalité, requérir une détention temporaire d’un suspect pendant que l’investigation se poursuit et avant que l’affaire ne soit portée devant le tribunal.
Alternatives-Cameroun a cependant protesté contre cette détention qu’elle trouve arbitraire du fait que les six accusés avaient une représentation légale et un domicile au Cameroun ; ils pouvaient et devaient donc bénéficier d’une remise en liberté provisoire sur cette base.
Néanmoins l’organisation fut soulagée de cette libération.
« C’est pour nous un grand soulagement et une assurance. Nous avons été très émus en voyant leurs visages émerger de la prison après tant de jours derrière les barreaux », explique, tout ravi, Steave Nemande, coordonnateur d’Alternatives-Cameroun.
«Mais il y aussi un peu de tristesse étant donné que ces gens ont été illégalement détenus et injustement traités. Ils devront maintenant se soumettre aux examens médicaux pour déterminer s’ils n’ont pas contracté une quelconque maladie pendant leur détention », poursuit Nemande.
Suite à cette libération, Alternatives-Cameroun voudrait appeler à la condamnation du gouvernement camerounais pour la détention de ses citoyens sur base de leur orientation sexuelle.
«Même si nous considérons cette remise en liberté comme une victoire pour notre organisation, nous attendons toujours que la cour suprême de justice puisse laver nos compagnons des accusations qui ont été portées contre eux», insiste Nemande.
Alternatives-Camroun entend porter cette affaire devant les cours et tribunaux internationaux pour forcer les autorités camerounaises à mettre fin aux arrestations des gens sur base de leur orientation sexuelle.
Actuellement, les homosexuels au Cameroun vivent dans la peur et la suspicion suite aux menaces d’arrestation contenues dans l’article 347 du code pénal qui criminalise l’homosexualité.
Pour la commission internationale des droits des gays et lesbiennes (IGLHRC), plus de 30 personnes ont été arrêtées au Cameroun durant les deux dernières années pour homosexualité et ce malgré les recommandations des Nations Unies d’octobre 2006 qualifiant ces arrestations d’arbitraires et injustes
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