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Aide-mémoire N°240
Juin 2000

L'interruption volontaire de grossesse n'augmente pas le risque de cancer du sein

Cancer du sein

Le cancer du sein est courant dans les pays industrialisés où le risque à vie touche entre 1 femme sur 12 et 1 femme sur 20. Le risque est moindre pour les femmes vivant dans les pays en développement mais une hausse semble se dessiner. Parmi les facteurs de risque de cancer du sein figurent un niveau socio-économique élevé, des premières règles précoces, une première grossesse tardive, une ménopause tardive et des antécédents familiaux de cancer du sein.

Interruption volontaire de grossesse

Dans les pays où l'interruption volontaire de grossesse est licite, où le taux de fécondité total est de 2 au maximum et où le recours à la contraception est répandu, le taux annuel des interruptions volontaires de grossesse est actuellement de 1 à 2 avortements pour 100 femmes en âge de procréer. Dans ces pays, près d'une femme sur deux, en moyenne, avorte une fois dans sa vie. Dans les pays où le taux de fécondité est comparable mais où l'usage de moyens contraceptifs est sensiblement moins répandu, le taux annuel des interruptions volontaires de grossesse est plus élevé et il atteindrait 10 femmes sur 100 au moins. Dans les pays où l'avortement est licite, la grande majorité des avortements (généralement > 90%) ont lieu avant la fin de la douzième semaine de la grossesse.

Risque de cancer du sein à la suite d'une interruption volontaire de grossesse

La plupart des informations concernant l'influence de l'interruption volontaire de grossesse sur le risque de cancer du sein proviennent d'études épidémiologiques qui sont soit des études cas-témoins, soit des études de cohortes historiques. Les informations sur les avortements utilisées dans toutes les études cas-témoins qui ont été publiées proviennent d'entretiens avec des cas et des témoins, d'où le problème du biais de mémorisation qui s'ensuit. Les femmes qui ont un cancer du sein (les cas) tendent en effet à dire la vérité sur l'interruption volontaire de grossesse tandis que les témoins, qui sont souvent des femmes en bonne santé, n'ont aucune "raison" de donner des renseignements sur un problème personnel sensible comme l'interruption volontaire de grossesse. Ce biais peut expliquer les estimations élevées du risque relatif dans les études cas-témoins. D'où l'irrégularité des résultats, certaines études ayant indiqué une légère augmentation du risque, contrairement à d'autres.

Quant aux études de cohortes historiques, elles reposent sur une méthodologie plus fiable. Deux grandes études ont été faites au moyen de cette méthode et ni l'une ni l'autre n'a associé l'interruption de grossesse au premier trimestre à une augmentation du risque de cancer du sein.

Les résultats des études épidémiologiques sont donc rassurants dans la mesure où ils montrent qu'il n'y a pas de lien systématique entre l'interruption volontaire de grossesse pendant le premier trimestre et le risque ultérieur de cancer du sein dans la vie d'une femme.

Autres lectures sur le même thème

  • Lindefors-Harris B-M et al. American Journal of Epidemiology 1991;134:1003-8.
  • Daling et al. Journal of the National Cancer Institute 1994;86:1584-92.
  • Brind et al. Journal of Epidemiology and Community Health 1996;50:481-96
  • Meirik et al. Journal of Epidemiology and Community Health 1998;52:209-11
  • Lindefors Harris B-M et al. British Medical Journal 1989;299:1430-2
  • Melbye M et al. New England Journal of Medicine 1997;336:81-5
  • Daling et al. American Journal of Epidemiology 1996;144:373-80
  • McCredie M et al. International Journal of Cancer 1998:76:182-88.
  • Bartholomew LL and Grimes DA. Obstetric and Gynaecological Survey 1998;53:708-14.
  • Blettner et al. Journal of Epidemiology and Community Health 1997;51:465

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