A la suite de notre premier article, en 1996, (
voir l'article) les trois fils de Charles Hernu avaient lancé de multiples procédures civiles et pénales. Ils nous réclamaient chacun 1 million de francs de dommages et intérêts. Par ailleurs, ils déposaient plainte pour «tentative d'escroquerie au jugement, faux et usage de faux, diffusion de fausses nouvelles […] de violation du secret professionnel, de trahison et de recel et de complicité». Pas moins…
Le juge Jean-Paul Valat obtenait de Lionel Jospin la levée du secret-défense et saisissait à la DST l'intégralité du dossier Hernu remis à la France, en 1992, par l'ancien directeur du contre-espionnage roumain, Mihail Caraman. Les 99 feuillets détaillés corroboraient les informations de
L'Express. D'ailleurs, de hauts fonctionnaires, dont l'ex-n° 2 de la DST, Raymond Nart, interrogés par le magistrat, confirmaient l'authenticité des documents et la réalité des liens qui avaient existé entre Charles Hernu et les services secrets du bloc soviétique. C'est en 1953 que le futur ministre de la Défense de François Mitterrand a été recruté par les Bulgares, avant d'être pris en charge par les Roumains, puis le KGB. Le dernier rapport du dossier est daté de 1963. Le mystère demeure sur ce qui s'est passé par la suite.
L'audience du 28 octobre 2002 ne portait plus que sur un éventuel «recel de violation du secret professionnel» par les journalistes de L'Express. Or le tribunal a jugé qu' «il n'avait pas de certitude sur la réalité de la commission d'une infraction». Il a donc décidé de relaxer Jérôme Dupuis et Jean-Marie Pontaut.