Edition du Mardi 3 octobre 2006

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Violences faites aux enfants : Les Etats face à leur responsabilité


Cinquantenaire de la fraternité St Dominique de Dakar : Regards dans le rétroviseur pour des noces d’or


PROFIL - Barthélémy Dias, coordinateur de Convergence socialiste : Ça jase !

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UN AN APRES LES PLUIES HORS SAISON


Assassinat de Me Babacar Séye : La révision du procés aux oubliettes


Arriérés de loyers : Les harcélements de la Sicap, la deuxiéme radiation


Importation de véhicules d’occasion : Un marché juteux pour l’État


Lutte sénégalaise à Pikine : Autopsie d'un phénomène


Liberté de presse et d’expression en Afrique


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La vie à la décharge de Mbeubeuss


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EXPLOITATION ILLEGALE DU BOIS DE VENN : L'or jaune met Tamba dans tous ses états


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UNION DES JEUNESSES TRAVAILLISTES ET LIBERALES : Convoitises pour un raccourci vers la cour des Grands


Université de Dakar : Les profs sèchent les cours


Atouts et faiblesses de l’élevage à Vélingara


Cola au Sénégal : Les mystères d’une noix bénie


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Balcons et terrasses : La vie d’en haut, vue d’en bas


Mariage islamo-chrétien : Une foi, deux voies


Dans l’antre des morts : Le silence bavard de Soumbédioune


Luxe dans les cimetières : Le business de la mort


Hivernages d’été des partis : Les semailles politiques en formation


Banane locale : Le marché fait grise mine


Pêche dans le Delta du Saloum : La capture des juvéniles menace la biosphère


Consommation du pain : Entre hygiène et chute du grammage


Colloque de Louga : Au menu du banquet, convergences culturelles et mondialisation


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Suspicions de corruption, favoritisme, nepotisme : L’or de Sabodola hante l’Etat


Le temps des sanctions


Les femmes de l’Armée sénégalaise : La conviction en bandoulière


8 Mars Journée internationale de la femme : Femmes chercheuses


La régionalisation de matam n’est-elle pas prématurée ?


MOSQUEES AU SENEGAL : L’imamat, pomme de discorde


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Lutte contre la malnutrition


ASSISES 2004


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Oignons : Les larmes des producteurs


DOSSIER POLITIQUE : Rendez-vous électoraux sous l’alternance(Première partie)


DOSSIER POLITIQUE : Rendez-vous électoraux sous l’alternance (Suite et fin)


Dossier homosexualite au Senegal et en Afrique


Anniversaire des attentats du World Trade Center : Les tours continuent de brûler


AN II DU NAUFRAGE DU JOOLA : Larmes du crime


ENQUETE - A la découverte des châteaux de Abdoulaye Diop


La cordonnerie hier et aujourd’hui


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DEFICIENCE MENTALE : Au nom des enfants !


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FOIRAILS - TABASKI 2005


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RETRO SUR L’AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE ME BABACAR SEYE : Leurres et lueurs sur un crime politique


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RENOUVELLEMENTS AU PDS (Suite)


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RENOUVELLEMENTS AU PS (suite et fin)


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CULTURE AMERICAINE AU SENEGAL : La part sénégalaise du Rêve américain


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Les musées au Sénégal : La difficile communication entre le musée et le public


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Luxe dans les cimetières : Le business de la mort

Publié le Mardi 30 septembre 2003


(Photo : Le Quotidien)

Ce n’est point de gaieté de cœur que l’on parle de la mort. Surtout au lendemain de l’an 1 d’un “apocalypse day’’ sénégalais, je veux dire le naufrage du Ms Le Joola au large des côtes gambiennes. Ce jour, la mer, un élément de la création, a mis fin à près de deux mille vies. Pour ce drame, c’est la responsabilité humaine qui a été dénoncée. Mais chaque jour, des créatures arrivent au terme de leur existence terrestre.

A la suite d’hier, nous traitons de la mort pour boucler deux mois de vacances. Et la recherche de l’originalité n’a pas conduit à la marginalité, mais peut-être à la différence. Nous ne voulons donc pas parler de la mort pour remuer le couteau dans la plaie toujours béante, encore moins faire dans la tristesse et provoquer des larmes dans les chaumières.

Traiter de la mort, c’est revenir à nous-mêmes, ayant à l’esprit que c’est Dieu qui a donné, c’est Dieu qui a repris. Oui, tout mène à la mort. Et s’il est vrai qu’«un seul être vous manque et tout est dépeuplé», il est tout aussi soutenu qu’un seul être vous manque et tout est repeuplé. Oui, c’est l’univers des morts qui s’agrandit. Et ce sont les cimetières qui se remplissent. Les cimetières ? L’objet de notre préoccupation depuis hier : des points d’histoire, les tendances dominantes avec des études de cas de mort…

C’est parce qu’à l’image de la vie et des vivants, les morts ont des profils aussi différents que leur environnement social. C’est parce qu’à l’image de la société, les cimetières reflètent les inégalités sociales. Dans les cimetières, les quartiers ou les sections sont aussi différents que nos habitats. Dans les cimetières comme dans les villes, les étages toisent les baraques. Le marbre titille le coquillage et se moque du ciment sec et des tombes nues. Il en va des tombeaux construits à coup de millions de francs Cfa aux surfaces entourées simplement de pierres ou de piquet pour identification. Selon qu’on est riche ou pauvre.

Comme dans la vie de tous les jours, riches et pauvres cohabitent dans les maison de repos éternel où, nous sentons que la différence entre les hommes, en tout cas sur terre, est nette. Le contraste est si frappant que l’on parle d’illustres et d’anonymes morts, pour faire dans la métaphore.

Normal, si l’on sait que le business n’a pas d’éthique et a investi le marché de la mort : c’est l’industrie de la mort. On gagne sa vie sur la mort de ses semblables pour ne pas dire qu’on se nourrit de morts. Des morts qui sont loin de croire qu’ils permettent de vivre, en perdant la vie. Et des opportunités que certains offrent à des vivants, d’aucuns se frottent les mains, s’ils ne bâtissent pas simplement fortune : les croque-morts, les vendeurs de matériaux de construction, les fleuristes, les fabricants de cercueil, de lit mortuaire, l’entretien des caveaux, etc.

Il faut casser la tirelire pour le luxe des tombeaux et caveaux. Il faut casquer pour des obsèques dignes de leur nom. Il faut saigner pour “honorer’’ ses morts. Il paraît qu’il en est ainsi des héritiers pour que leurs futurs héritiers s’occupent d’eux, quand la faucheuse sévira. Et le rituel de la mort se vicie de plus en plus. Et les morts coûtent les yeux de la tête. Ceux qui n’en ont pas les moyens sont même accusés d’avoir abandonné leurs défunts. Et au rythme où évoluent les choses, c’est à croire que c’est le luxe du tombeau qui garantit le paradis.

Le mieux, en tout cas, est de ne pas profaner nos morts. Dieu ne tiendra pas compte du marbre ou des pierres qui ornent nos cimetières pour nous affecter un lopin de terre. A l’enfer. Au paradis. Prions pour les morts. En attendant notre tour.

Babacar DIOP

Réalisé par : Gilles Arsène NTCHEDJI

 

 

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