MISHIMA Yukio
Né à Tokyo en 14 janvier 1925, dernière année de l’ère Taishoh, Kimitake Hiroaka est issu d’une famille. A partir de l’âge de deux mois, il est pris en charge par sa grand-mère paternelle, Natsu, qui elle est issue d’une ancienne lignée de samouraïs. Dès cet instant, Mishima vivra en quasi permanence avec sa grand-mère, et est plongé dès son enfance dans la littérature et le théâtre Kabuki dont sa grand-mère lui transmet la passion. Ses contacts avec l’extérieur seront réduits au minimum jusqu’à l’âge de 12 ans. En Mars 1937, le jeune Kimitake a alors 12 ans. Natsu accepte enfin de rendre l’enfant à ses parents du fait de ses problèmes de santé. Elle mourra en janvier 1939. L’enfant découvre les classiques japonais et des auteurs occidentaux tels que Wilde, Rilke, puis Radiguet. Il commence alors à rédiger des récits qu’il porte jusqu’à sa mort à sa mère, avec laquelle il entretient des liens passionnés. En 1945, Mishima est convoqué pour être enrôlé dans l’armée. Il jouera la comédie afin d’être déclaré inapte. Il est réformé pour raison de santé (le médecin le croira tuberculeux). Cette même année, sa soeur Mitsuko mourra de la Typhoïde. Après la reddition de 1945, Mishima délaisse l’École romantique japonaise au profit du groupe de la revue Littérature Moderne. Pourtant, le jeune homme fasciné par la mort est mal à l’aise dans le Japon d’après-guerre avec lequel il se sent « anachronique » de par ses goûts littéraires et sa façon d’écrire. En 1946, il rencontre l’écrivain Yasumi Kawabata qui encourage la publication de ses manuscrits. Après avoir passé le plus haut examen d’administration de l’Université, ainsi que le souhaitait son père, Mishima est proposé fin 1948 pour un poste au ministère des finances : Mishima n’y restera que 9 mois, Mishima décidant de se consacrer exclusivement à sa carrière d’écrivain : Confession d’un masque, paru à l’automne 1948, le révèle au public. Après cette auto-analyse psychologique, Mishima souhaite entamer une thérapie auprès d’un psychiatre. Après deux rendez-vous, il laissera cette idée de coté. Paralèllement, il aura une aventure homosexuelle de longue durée et une relation brève avec une femme, Eiko. A partir de 1953, il se met à la boxe et perd presque tous ses matches. Il commence à se soucier de son corps et choisit de suivre un régime qu’il tiendra jusqu’à sa mort. En 1958, Yukio Mishima se marie avec Yoko Sugiyama, la fille d’un peintre traditionnel renommé de l’époque. Il commence la même année la pratique du Kendo. De ce mariage, Mishima aura deux enfants : une fille, Noriko, née en juin 1959, et un fils, Lichiro, venu au monde en mai 1962. De nombreux témoignages décriront Mishima comme un père attentif. Mishima atteint le faîte de sa popularité à la fin des années cinquante. Dès 1966, Mishima commence à exprimer publiquement son attachement au japon traditionnel, et donc au nationalisme. Il écrit d’ailleurs à cette période plusieurs ouvrages sur ce thème, dont Patriotisme. La parution de cet ouvrage vaudra quelques mouvements d’opposition. Mishima mettra en image Patriotisme dans un court métrage muet (seulement accompagné par de la musique de Richard Wagner (extraits de Tristan et Isolde)) de 30 mn, où il joue lui-même le principal rôle. Patriotisme narre le seppuku (éventration rituelle) d’un lieutenant et de sa jeune épouse après l’échec du coup d’État militaire du 26 février 1936 à Tokyo. L’écrivain Kenzaburo Oe s’opposera à la vision de Mishima en écrivant lui-même, un livre prônant une position radicalement opposée à celle de Mishima. Mishima apprécie ce genre d’opposition car il aime la provocation. Il n’hésitera pas d’ailleurs à visiter dans leur propre fief les étudiants communistes de l’université de Tokyo quelques années plus tard. Malgré tout, l’auteur du Pavillon d’or poursuit son œuvre littéraire. Outre plusieurs essais tel que Mes Errances littéraires (1963) et Le Soleil et l’acier (1968), il commence en 1965 l’œuvre la plus importante à ses yeux, un cycle de quatre romans intitulé La Mer de la fertilité (Neige de printemps, Chevaux échappés, Le Temple de l’aube, L’Ange en décomposition), qu’il achèvera juste avant sa mort en 1970. Les dernières années de sa vie sont également marquées par la rédaction de plusieurs pièces de théâtre, dont Madame de Sade (1965), Mon ami Hitler (1968), La Terrasse du roi lépreux et Le Lézard noir (1969). Le 25 novembre 1970, Mishima achève la rédaction de La Mer de la fertilité. Puis il prend en otage le commandant de l’armée japonaise, fait aux troupes assemblées un discours à la gloire du Japon et se donne la mort par seppuku. "La vie humaine est limitée, avait-il écrit. Or je voudrais vivre éternellement." Archives, témoignages et images du Japon moderne et traditionnel composent ce portrait. Reconnu à la fois en Orient et en Occident, il est incontestablement le plus grand auteur du Japon de l’après-guerre, et l’un des rares écrivains à avoir décrit la société japonaise dans son ensemble. Bibliographie 1941 La Forêt tout en fleurs (Hanazakari no Mori) Mishima, à la FNAC. | Dernières brèvesActualités
1er juin 13 mai 13 mai 12 mai 4 mai Rechercher Derniers articles
29 juin 28 juin 28 juin 27 juin 27 juin Cette page traduite :
| |||