Les électeurs ont fait leur choix ; je le respecte.
L'élection de Nicolas Sarkozy n'est pourtant pas une bonne nouvelle, pour les jeunes des
banlieues, assignés à résidence dans leurs quartiers, pour les précaires, sommés de «
travailler plus » et de façon générale pour les plus modestes, pointés comme les "maillons
faibles"d'une compétition sans merci.
Ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour la planète.
Le programme de Nicolas Sarkozy, inspiré de la révolution néo-conservatrice à l’américaine,
ne se contente pas de faire l’impasse sur le défi écologique.
Il nous fait courir le risque de nouveaux retards, de nouveaux dégâts.
Pétroliers et marchands d'armes, firmes semencières et majors de l'eau, industries
pharmaceutiques et bétonneurs...Tous ont soutenu Nicolas Sarkozy ; tous exigeront les
dividendes de leur mise, le droit de déréguler, précariser et polluer, sans entraves !
Nos enfants vivront au milieu du siècle les effets concrets de la crise écologique : le
changement climatique, l’épuisement des ressources, l’extinction de bien des espèces
vivantes, la fracture nord-sud...
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cinq années, pour imaginer ce que seront
nos vies demain, pour inventer les solutions qui nous permettront de construire une société
plus fraternelle et plus responsable, pour sortir de la société de tous les gaspillages.
Et ce n'est pas en revenant à la France d'avant 68 que l'on pourra préparer l'avenir.
J'invite les écologistes à ne pas baisser les bras, à l'image des élus Verts, qui se battent
dans les villes et les régions, pour des choix qui préparent l’avenir des générations futures.
Les 10 et 17 juin, j’appelle les citoyens à élire les députés Verts sans lesquels l’Assemblée
nationale continuera à faire les lois comme si demain devait ressembler à hier.
Le temps viendra vite, où il appartiendra aux Verts comme à tous les démocrates qui
refusent la main-mise d'un seul parti sur la vie politique en France, de tirer les conséquences
de l’échec d’aujourd’hui, en termes d'organisation comme en terme de projet.
Loin des clivages artificiels entre une gauche de gouvernement, prompte à se renier quand
elle accède au pouvoir, et une gauche radicale, qui refuse soigneusement de se mettre en
situation de l'exercer, il nous faudra résister, avec le souci de protéger les plus modestes, qui
seront les premières victimes des mesures prises par le nouveau gouvernement ; il nous
faudra restaurer les fils du dialogue avec les citoyens, rompus de longue date et jamais
véritablement renoués; il nous faudra renouveler notre réflexion en profondeur.
Une seule certitude : Il n'y aura pas de raccourci : pour gagner demain, la gauche - et les écologistes - devront savoir tirer les leçons de leur échec.