BAZIN Hervé
Petit-neveu de l’académicien René Bazin, Hervé Bazin (de son vrai nom Jean-Pierre Hervé-Bazin) est né à Angers en 1911 dans une famille bourgeoise, dévote et terrienne. Enfant, il se heurte à sa mère, sèche et autoritaire ; adolescent, il multiplie les fugues ; étudiant, inscrit contre son gré à la faculté catholique de droit d’Angers, il refuse de passer ses examens. Pour mater ce révolté permanent, qui étudie en cachette la botanique, ses parents l’obligent à préparer Saint-Cyr : au bout de six mois, il s’enfuit ; sur la route qui le conduit à Paris, au volant de la voiture de son père, un terrible accident le rend amnésique et le condamne à un long séjour dans une maison de santé. À sa sortie, Hervé Bazin mène une existence brouillonne et, souvent, misérable. Durant quatorze ans, il est tour à tour marchand ambulant, garçon d’ascenseur, ferrailleur et même batteur de tapis. Il fonde en 1946 une éphémère revue poétique, La Coquille, et, dans l’angoisse d’être un raté, dans les souffrances d’un divorce et de liaisons malheureuses, il écrit des poèmes et des romans jamais publiés. En 1947, le prix Apollinaire qu’il reçoit pour son recueil de vers, Jours, brise cet anonymat. Toutefois, sur les conseils de Paul Valéry, Hervé Bazin se tourne vers la prose. En 1948, le succès et le scandale, tous deux énormes, qui suivent la parution de Vipère au poing, le lancent définitivement. Grand prix de littérature de Monaco (1957), élu membre (1960) puis président (1973) de l’académie Goncourt, Hervé Bazin obtient aussi en 1980 le prix Lénine de littérature. Romancier d’abord révolté contre sa famille, Bazin est devenu le peintre des mœurs modernes. Ses observations minutieuses et son écriture incisive font de lui un écrivain "naturaliste", en quête perpétuelle de fraternité à l’image de son engagement, depuis 1949, dans le mouvement "mondialiste" qui lutte pour l’amélioration du sort des opprimés et des déshérités. Il meurt en 1996. Hatier, Itinéraires littéraires, XXe siècle, II, Paris, 1991 Jour ; suivi de A la poursuite d’Iris : poèmes / Hervé Bazin ; illustrations de J.-B. Fourt. — Paris : Editions du Seuil, [1971]. — 158 p. : ill. ; 20 cm. — SDM : 7205423 [A 4] Jour, publié pour la première fois en 1947, a obtenu le prix Apollinaire la même année. Pourtant, en 1934, Paul Valéry avait conseillé au jeune auteur d’abandonner la poésie pour la prose... L’oeuvre poétique de l’auteur a été rassemblée au Seuil en 1992. Vipère au poing. — Paris : Grasset, [1948]. — 252 p. ; 21 cm. — SDM : 7204064 [J++A 5]
Ce roman de 1948 a valu à son auteur un succès de scandale et une entrée fracassante dans le monde littéraire. L’oeuvre, d’une verve corrosive remarquable, met aux prises un fils bafoué et révolté à sa monstrueuse mère quasi dénaturée. Le tout se déroule dans le cadre d’une famille bourgeoise française et tient moins du réglement de comptes que du coup d’éclat
La tête contre les murs. — [Lausanne] : Rencontre, [c1949]. — 367 p. ; 19 cm. — SDM : 7101801 [A 5] Ce roman de 1949 constitue un tableau quasi-documentaire de la situation hallucinante qui régnait dans les hôpitaux psychiatriques français au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Une oeuvre virulente qui s’inscrit naturellement dans le cycle des oeuvres satiriques, révoltées, antibourgeoises, de l’académicien Goncourt. La mort du petit cheval : roman. — Paris : Grasset, 1950. — 316 p. ; 21 cm. — SDM : 7206711 [J++A 4] Au nom du fils : roman. — Paris : Editions du Seuil, 1960. — 250 p. ; 21 cm. — SDM : 8515570 [A4] Un veuf, professeur de lettres, manifeste sa préférence au moins doué de ses trois enfants, celui qu’il a adopté. Par un romancier spécialiste des conflits, psycho-sociologiques, des questions de famille, de moeurs ou d’éducation, un maillon de cette chronique de l’évolution des moeurs françaises dont les autres titres sont Le matrimoine, Madame Ex, L’école des pères, Le cri de la chouette, etc. Chapeau bas : nouvelles. — Paris : Editions du Seuil, 1963. — 157 p. ; 21 cm. — SDM : 8515052 [J++A 4] Sept nouvelles dans lesquelles on retrouve l’ambition de Bazin d’être "le moraliste du courage devant la vie" (H. Guillet). Des héros souvent animés "d’agressives bonnes intentions". L’huile sur le feu : roman. — [Paris] : Le Livre de poche, [1965]. — 243 p. ; 17 cm. — (Le Livre de poche ; 407) — SDM : 0079011 Lève-toi et marche : roman. — Paris : Grasset, [1967]. — 278 p. ; 21 cm. — SDM : 6902956 [J++A4] Portrait d’une courageuse paralytique, "véritable sainte laïque" (J. Alègre). Le matrimoine : roman. — Paris : Editions du Seuil, [c1967]. — 285 p. ; 21 cm. — SDM : 0840103 [A 4] Une vie de couple (1953-1967) vue par le mari. Suivi d’un roman psychodocumentaire qui aurait pu être sous-titré, selon L. Morin, "comment les adolescents éduquent les parents" et dans lequel Bazin tient chronique au nom d’un père de famille au seuil de la cinquantaine. Aucun appareil critique. Qui j’ose aimer : roman. — Paris : Grasset, [1968]. — 252 p. ; 21 cm. — SDM : 7206710 [A 5] Une version bretonne, contemporaine et inversée du drame de Phèdre et d’Hippolyte. Dans un domaine de femmes, l’intrusion d’un avocat qui subit la hargne puis la passion de sa farouche belle-fille (la fille de sa femme). Les bienheureux de la désolation : roman / Hervé Bazin. — Paris : Editions du Seuil, [c1970]. — 246 p. : cartes ; 21 cm. — SDM : 7004408 [J++A 4] Un conte philosophique, plein de couleur et de mouvement, et qui aurait l’avantage d’être vrai. Sujet : les habitants d’une petite île de l’Atlantique sud, chassés par une éruption volcanique, découvrent les merveilles et les méfaits de la civilisation. Cri de la chouette. — [Montréal] : La Presse, [1972]. — 297 p. ; 20 cm. — SDM : 7209405 [A4] L’oeuvre appartient à la série des quatre romans virulents, satiriques, qui dénoncent la bourgeoisie bien-pensante (cf. La tête contre les murs, La mort du petit cheval, Vipère au poing). Madame Ex : roman. — Paris : Editions du Seuil, c1975. — 285 p. ; 21 cm. — SDM : 7508830 [A 4] Histoire d’une guérilla (1965-1972). Un couple divorce ; ils ont quatre enfants qui se divisent en deux clans : les Papiens et les Mamiens. Traits. — Paris : Editions du Seuil, c1976. — 149 p. ; 19 cm. — ISBN 2-02-004431-5. — SDM : 7608105 Ce que je crois. — Paris : Grasset, 1977. — 251 p. ; 20 cm. — (Ce que je crois) — ISBN 2-246-00440-3. — SDM : 7708072 [A 3] Réflexions sur la société et l’humanité en général. L’accent est mis sur la mutation technique et écologique que nous vivons. En deux citations, on peut se faire une idée de la famille d’esprit à laquelle l’auteur de Vipère au poing appartient. 1) "L’amour, né du hasard, a ce curieux privilège, si je veux, d’abolir le hasard". 2) "Plutôt que d’enseignement [...] c’est d’éducation que manque aujourd’hui la jeunesse". Un feu dévore un autre feu : roman. — Paris : Editions du Seuil, c1978. — 221 p. ; 21 cm. — ISBN 2-02-004957-0. — ISBN 2-02-005026-9. — SDM : 7808945 [J++A 5] Après Régis Debray et beaucoup d’autres, Hervé Bazin s’intéresse de près aux dictatures toutes plus sanglantes les unes que les autres qui prospèrent en Amérique du Sud. Dans le présent roman il enchasse le drame d’une passion dans le drame politique qui constitue le cadre de vie quotidien de millions d’individus. Très accessible. Intérêt littéraire à déterminer. L’église verte : roman. — Paris : Editions du Seuil, 1981. — 283 p. ; 21 cm. — ISBN 2-02-006008-6. — ISBN 2-02-006012-4. — ISBN 2-02-006011-6. — SDM : 8201043 [J++A 3] Hervé Bazin découvre la douceur et publie une fable aimable à la morale épicurienne dont le héros, sympathique "amnésique" écologiste, a pour ambition de ne "rien dire, ne rien être, ne rien avoir". Se prendre pour Robinson dans l’hexagone français comporte des risques, même si on peut compter sur la sollicitude d’un vieil instituteur et de sa fille (idylle en perspective, comme il se doit). Si l’intrigue est un peu "molle", le lecteur appréciera sans doute les "croquis sociaux" qui émaillent l’oeuvre et décrivent la France provinciale, rurale, potineuse, "frileuse et paperassière" d’avant 1978. Bazin s’est mis au vert. Qui est le prince ? ; ill. de Serge Ceccarelli. — [Paris] : Grasset jeunesse, c1981. — [22] p. : ill. en coul. ; 26 cm. — ISBN 2-246-25591-0. — SDM : 8131692 [E+ 4] A l’aide de deux personnages, l’un richement vêtu, l’autre pauvrement, en portefaix, Bazin démontre que l’habit ne fait pas le moine et que l’honnêteté trouve sa récompense. Un conte plein de sagesse. Illustrations agréables à l’oeil. Autopsy... [et al.] ; préf. de Bernard Pivot. — Paris : Plasma, 1984. — 88 p. ; 22 cm. — ISBN 2-86696-030-0. — SDM : 8501790 [A 3] Cinq auteurs traitent de la voiture et des phantasmes qu’elle engendre. Abécédaire. 1984. Bilan, sous forme de citations, de l’univers de l’auteur, romancier à succès et à scandale, puis "assagi". Hervé Bazin est efficace dans le registre des conflits psychosociologiques et aborde dans son oeuvre diverses questions reliées aux contraintes familiales, à l’éducation, aux méfaits de la société industrielle, etc. Le démon de minuit : roman. — Paris : Grasset, 1988. — 282 p. ; 23 cm. — ISBN 2-246-38550-4. — ISBN 2-246-38551-2. — SDM : 8812237 [A 3] Un écrivain de plus de 70 ans réchappe d’un infarctus, refait sa vie (et un enfant) avec une femme beaucoup plus jeune. Un roman-confession, très autobiographique, par un auteur qui, selon A. Rinaldi (déchaîné), survit littérairement depuis trois décennies, "grâce a des ersatz de Zola". Un jugement dur mais assez vrai. Toffoli : lumière et transparence : lithographies / texte de Hervé Bazin. — [Paris] : Séguier, 1988. — 153 p. : nombreuses ill. (certaines en coul.) ; 31 cm. — ISBN 2-906284-98-X. — SDM : 8906616 [A 5] Le sous-titre traduit parfaitement la singularité de cet artiste italien devenu Parisien depuis 1930. Ce bel album en permet la découverte. Deperthes / texte de Hervé Bazin. — [Paris] : Séguier, 1989. — 205 p. : nombreuses ill. en coul. ; 31 cm. — SDM : 9008928 [A 4] Cent cinquante-quatre peintures et lithographies de l’artiste. En dernière partie, une biographie et aperçu de la carrière du peintre. L’école des pères : roman. — Paris : Editions du Seuil, 1991. — 345 p. ; 21 cm. — ISBN 2-02-012115-8. — SDM : 9116349 [A 4] Un roman-chronique qui aurait pu être sous-titré, selon L. Morin, "comment les adolescents éduquent les parents". Par un auteur que la même critique qualifie aimablement de "maître écrivain de la famille". Un récit quasi-documentaire (le père français, bourgeois, d’après mai 1968) d’intérêt littéraire modeste. Une certaine platitude... Entretiens avec Jean-Claude Lamy. — [Paris] : Stock, 1992. — 238, [1] p. : ill. ; 23 cm. — ISBN 2-234-02499-4. — SDM : 9301075 [A 3] Trois entretiens. L’un sur ses antécédents tant familiaux que culturels, un autre sur les milieux littéraires (et l’Académie Goncourt) et un troisième sur la vie, la mort et la science. En annexe, une trentaine de lettres qui valent surtout par les signatures. Le grand méchant doux : nouvelles. — Paris : Grasset, 1992. — 171 p. ; 21 cm. — ISBN 2-246-46931-7. — ISBN 2-246-46930-9. — SDM : 9300633 [A 3] Huit nouvelles, la moitié roses et l’autre noires. "Le style est vif, prolixe, comme dans les poésies" (M. Braudeau). Oeuvre poétique. — Paris : Editions du Seuil, c1992. — 187 p. ; 22 cm. — ISBN 2-02-018968-2. — SDM : 9303240 [A 5] Hervé Bazin est peut-être meilleur poète que romancier. En tout cas, ce recueil virtuose a bien des mérites, de la tenue, de l’élégance et propose des énigmes dont on vient à bout avec un peu d’amour et d’attention. Le registre s’étend de goguenard à précieux, avec une préférence pour le clin d’oeil culturel. Le neuvième jour : roman. — Paris : Grasset, 1994 . — 230 p. ; 21 cm. — ISBN 2-246-45091-8. — ISBN 2-246-45090-X. — SDM : 9413455 [A 4] Après les sept jours de la création, Dieu chasse Adam et Eve le huitième jour et depuis, nous vivons le neuvième jour. Récit, à peine, d’anticipation où un biologiste doit lutter contre la catastrophe possible. L’accent est mis sur les dangers de la recherche biologique. | Dernières brèvesActualités
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