DRIEU LA ROCHELLE
Biographie de Charles van Urick Pierre Drieu La Rochelle est né le 3 janvier 1893 et mort le 15 mars 1945 à Paris. En 1907, alors âgé de 14 ans, il découvre : Ainsi parlait Zarathoustra, de son futur maître à penser Friedrich Nietzsche. Après un séjour en Allemagne et en Angleterre, il se définit comme "germanophile et anglomane". La guerre de 1914 éclate, il sert dans l’infanterie et sera blessé trois fois. Le choc de la guerre le marquera à jamais et déterminera toute son œuvre à venir *. Au lendemain de la guerre, il se lie d’amitié avec Aldous Huxley, l’auteur du roman d’anticipation : Le meilleur des mondes. Il dévore les livres de Shakespeare, de Gœthe, de Schopenhauer, de Dostoïevsky, de Proudhon, de Sorel, de Barrès, de Kipling, de Péguy, de Guénon, et de Maurras. Ses premiers poèmes sont publiés en 1917 avec Interrogation. Entre 1920 et 1924, il est tenté par le dadaïsme, se rapproche des surréalistes André Breton et Paul Éluard, et l’on peut voir apparaître son nom dans la revue Littérature. Il devient l’ami de Louis Aragon. Mais en 1925, il signe un article historique dans la N.R.F. : la véritable erreur des surréalistes, qui le sépare pour toujours de l’avant-garde. Entre-temps, il écrit et alterne entre essai lyrique, Mesure de la France, et roman analytique, L’homme couvert de femmes. En 1926, il rencontre Emmanuel Berl lors de son passage à La Revue hebdomadaire. 1927 est l’année de l’amitié majeure de Drieu avec André Malraux qui sera fidèle à sa mémoire jusqu’au bout. Il écrit des articles pour Bertrand de Jouvenel à La Lutte des Jeunes en 1934 et fait la connaissance du militant Pierre Andreu, son futur biographe. Il écrit sa profession de Foi dans Socialisme fasciste : "Cette envie de faire une politique de gauche avec des hommes de droite." La même année, il rencontre Ernst von Salomon à Berlin. Drieu excelle dans le journal intime ou le témoignage introspectif. Ses réflexions décadentistes et ses descriptions pessimistes du monde littéraire et politique font de lui le meilleur mémorialiste de son temps. Sans oublier, la grâce de sa plume de journaliste que l’on retrouve dans les recueils d’articles : Chronique politique, 1934-1942 et Le Français d’Europe. En 1936, il adhère au Parti Populaire Français, dirigé par Jacques Doriot, ancien communiste, et ne manque pas le rendez-vous de Saint-Denis. Il écrit régulièrement dans L’Émancipation Nationale, organe de presse du parti. En 1939, il envoie sa lettre de démission au P.P.F. Après la défaîte de 1940, il prends en main la direction de la N.R.F. Il donne aussi des articles à La Gerbe d’Alphonse de Châteaubriant. En 1943, il collabore à l’hebdomadaire Révolution Nationale de Lucien Combelle. Il se réclame "socialiste européen" mais déchante très vite, en voyant l’imminente chute du IIIe Reich. La conception de l’Europe de Drieu reste idéalisée et utopique car influencée par les lectures d’auteurs romantiques allemands. Il s’intéresse de plus en plus aux mystiques hindoues. Traqué et vivant dans la clandestinité, il se suicide, à l’âge de 52 ans, après avoir achevé son Récit secret où il déclare : "je me suis conduit en pleine conscience, au milieu de ma vie, selon l’idée que je me fais des devoirs de l’intellectuel." C’est le testament sincère d’un humaniste sensible, d’un ascète et d’un poète lucide en quête d’absolu dans une époque tourmentée et déliquescente. Malgré une œuvre inégale, une vitalité et un tempérament unique se dégagent de tous ses livres. "D’abord, je suis un écrivain inégal. L’essentiel de ce que j’avais à dire je l’avais tout de suite marqué, mais en appuyant sur la plume avec une force maladroite. Il y avait dans mes premiers écrits le meilleur et le pire. Pour une raison de vie et de mort, je devais donc dégager ce meilleur de ce pire." (Écrits de jeunesse, 1941) Et Pierre Drieu La Rochelle peut être perçu comme le fils spirituel de Friedrich Nietzsche et de Maurice Barrès. Bibliographie Interrogation, Paris, Gallimard, 1917, Poésie
Fond de cantine, Paris, Gallimard, 1920, Poésie
État-civil, Paris, Gallimard, 1921
Plaintes contre inconnue, Paris, Frédéric Chambriand, 1951, Poésie
Récit secret, Paris, A.M.G., 1951, inédit et tirage confidentiel, Journal
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