NABOKOV Vladimir
Vladimir Vladimirovitch Nabokov naît le 23 avril 1899 à Saint-Pétersbourg, dans un milieu aristocratique, libéral et anglophile. Fils aîné d’une famille de cinq enfants, il devient trilingue en pratiquant chez lui le français et l’anglais en plus du russe.Jusqu’en 1914, il voyage beaucoup dans le sud de l’Europe avec ses parents ; il découvre les papillons et les échecs - des passions qu’il nourrira toute sa vie -, et il commence à explorer la littérature, mettant à profit la très riche bibliothèque de sonpère. En dehors des cours privés que lui dispensent ses précepteurs, il fait des études à l’institut Ténichev de Saint-Pétersbourg, un lycée d’avant-garde. A quinze ans, Nabokov compose ses premiers poèmes et publie une plaquette. En 1916, il hérite de son oncle une fortune considérable dont il ne profitera guère. Il publie à compte d’auteur un recueil de poèmes inspirés par une idylle passionnée. Pour des raisons politiques (le père est membre du Parti constitutionnel démocrate), la famille doit quitter Saint-Pétersbourg après la révolution d’octobre 1917 : les Nabokov se réfugient d’abord en Crimée. Mais en 1919, ils quittent définitivement la Russie, où ils laissent leur immense fortune, et vont s’installer à Londres. Alors que le reste de la famille émigre bientôt à Berlin, Vladimir entreprend des études de littérature française et russe au Trinity College de Cambridge, où il a obtenu une bourse. En 1922, le père de Nabokov, qui dirige à Berlin le journal émigré Roul, est assassiné par des Russes blancs d’extrême droite. C’est dans Roul, ainsi que dans d’autres journaux russes émigrés de Berlin et de Paris, que Nabokov fait paraître ses premiers poèmes, ses articles critiques, ses traductions du français et des extraits deses premiers romans. En 1923, Nabokov s’installe à son tour à Berlin, l’un descentres de l’émigration russe. Il exerce des petits métiers pour gagner sa vie -précepteur, professeur de tennis, de boxe, d’anglais etc. - et publie des articles decritique littéraire ainsi que des problèmes d’échecs. Il publie de nouveaux recueils de poèmes ainsi qu’une traduction d’Alice aux pays des merveilles en russe. Nabokov épouse Véra Slonim en 1925. Avec elle, qui est à la fois sa secrétaire etson égérie, il effectue des séjours en France, notamment pour y donner desconférences ou des lectures publiques. Leur fils Dmitri naîtra en 1934. En 1926 paraît son premier roman, Machenka, qui se déroule dans le milieu de l’émigration russe à Berlin. Suit la publication d’une trilogie, Roi, Dame, Valet. En 1930, il publie La Défense de Loujine, un de ses plus beaux textes en russe. Malgré une certaine reconnaissance (ses livres commencent à être traduits), il doit se battre contre la pauvreté, passant de meublé en meublé à Berlin. Paraissent ensuite Chambre obscure et L’exploit. Puis, respectivement en 1936 et 1937, La Méprise et Le Don, considéré comme le chef-d’oeuvre de sa période russe. A cette époque, le prolixe Nabokov écrit sous le pseudonyme de Sirine pour ne pas être confondu avec son père. Avec l’avènement d’Hitler, Nabokov souhaite mettre sa femme et son fils à l’abri : il quitte donc Berlin pour la France, en 1937, prêt à écrire dans une autre langue que le russe. Comme il espère s’installer un jour en Angleterre ou aux Etats-Unis, il adopte l’anglais, langue dans laquelle il a déjà récrit deux de ses romans russes. Les Nabokov s’installent donc d’abord sur la côte méditerranéenne, puis à Paris. Nabokov y trouve un petit appartement dans le lequel il ne peut travailler que dans la salle de bain. En 1938 paraît L’invitation au supplice. Un an plus tard, Nabokov écrit à Paris son premier roman en anglais : La vraie Vie de Sébastien Knight. Au mois demai 1940, quand les troupes allemandes envahissent la France, Nabokov fuit l’Europe avec sa femme et son fils, par le dernier bateau pour les Etats-Unis. C’est la fin des « années russes ». Grâce au soutien de ses mentors, Nabokov enseigne alors à l’université de Stanford tout en travaillant au musée de zoologie comparée de l’Université de Harvard,comme spécialiste des papillons. Pour un salaire dérisoire, il met de l’ordre dans les collections de lépidoptères, passant chaque année des vacances à chasser les papillons dans le Grand Ouest. Bientôt, il enseigne la langue et la littérature russes au Wellesley College, tout en restant attaché à la recherche au musée zoologique de Harvard. Ses cours abordent aussi bien la littérature russe, souvent avec beaucoupde partialité (comme dans le cas de Dostoïevski), que des auteurs comme Proust, Flaubert ou Joyce. Nabokov se fait naturaliser citoyen américain. Il publie Nicolas Gogol et Brisure à Senestre. En 1948, il devient professeur de littérature russe et européenne à l’université de Cornell. En 1955, Lolita paraît, en anglais, à Paris, mettant en scène un Européen d’âge mûr, cultivé, qui s’entiche d’une petite Américaine inculte de douze ans. Le roman, qui fait scandale, ne sort aux Etats-Unis qu’en 1958. En 1957, Nabokov publie encore Pnine, à caractère autobiographique, dont le héros est un professeur russe émigré incompétent. Ce n’est qu’après le prodigieux succès mondial de l’édition américaine de Lolita que Nabokov peut commencer à vivre de sa plume : il démissionne de Cornell en 1959, et regagne l’Europe en 1961, décidés à s’établir pour de bon en Suisse. Nabokov et son épouse Vera se mirent à la recherche d’une résidence permanente qui soit suffisamment proche de Milan, où leur fils Dimitri chantait à l’Opéra, et non loin de Genève, où ils avaient de la famille. Il s’installe à l’Hôtel Montreux Palace, où il résidera jusqu’à sa mort en 1977, alors qu’il est au sommet de sa gloire. En 1962, Stanley Kubrick réalise l’adaptation cinématographique de Lolita. Les dernières années de Nabokov le voient publier encore quatre romans, dont Feu pâle (qui évoque un long poème écrit par un poète imaginaire disparu et cite les commentaires d’un critique dont la glose engloutit l’objet de son étude et assume une vie propre.) et Ada (1969), ainsi qu’une traduction annotée d’Eugène Onéguine de Pouchkine, sa propre traduction russe de Lolita, des recueils de nouvelles, de poèmes, de problèmes d’échecs et d’interviews, sans compter les traductions anglaises de ses écrits russes établies en collaboration avec son fils Dmitri. Plusieurs textes inédits sont en outre publiés posthumément, dont L’Enchanteur, qui préfigure un peu Lolita, des conférences données par Nabokov surla littérature, et une sélection de sa correspondance. En Russie, il est aujourd’hui reconnu comme un des grands écrivains du XXème siècle. Il est mort à Montreux le 02 juillet 1977.
Vladimir Nabokov, à la FNAC | Dernières brèvesActualités
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