LEVI Primo
31 janvier 1919 : naissance à Turin de Primo Levi, premier enfant d’une famille juive piémontaise : le père est ingénieur, sa mère, fille d’un commerçant de tissus, ne travaille pas. 1921 : naissance de sa soeur : Anna-Maria 1925 - 1937 : études primaires et secondaires à Turin. il montre des qualités plus scientifiques que littéraires. 1932 : il fait sa bar-mitza, cérémonie qui le fait membre de la communauté juive. 1er septembre1938 : Mussolini crée " le conseil supérieur pour la démographie de la race " et c’est la promulgation des lois raciales fascistes : elles interdisaient, l’enseignement, l’armée, l’administration, aux juifs. Par ailleurs, un juif ne pouvait épouser une italienne de race " aryenne" et les enfants juifs ne pouvaient plus aller à l’école. Malgré ces interdictions, Primo Levi est autorisé à poursuivre ses études. juillet 1941 : il obtient son doctotat en chimie, sur son diplôme est fait la mention : de race juive à côté de sa mention Très Bien. 1941 - 1943 : il travaille clandestinement dans une usine d’amiante puis dans une usine de produits chimiques à Milan, où il déménage. 1943 : Il entre au parti d’action clandestin ; il décide d’agir avec ses camarades et se replie dans le Val d’Aoste, en septembre : le mouvement de résistance antifsaciste " Justice et Liberté" part en guerre contre la politique de Mussolini. 13 décembre 1943 : Primo Levi et ses camarades sont arrêtés et faits prisonniers par la milice fasciste. janvier 1944 : Il est interné au camp de Fossoli. 22 février 1944 : il part avec 650 autres juifs italiens pour Auschwitz. Début mars 1944, il est affecté au camp de Monowitz, à 10 km d’Auschwitz, en Pologne, pour travailler à l’usine de caoutchouc synthétique ( qui ne sera jamais opérationnelle) de Buna. D’abord condamné à des travaux de force, il " aura la chance" d’être affecté au laboratoire de chimie, fin 1944, ce qui lui apporte au moins des conditions moins pénibles de travail. 17 janvier 1945, le camp est pris d’assaut par les forces aériennes et évacué par les Allemands qui emmènent avec eux les prisonniers valides. Primo Levi est à l’infirmerie, dans le block des contagieux, il sera laissé sur place avec plusieurs autres camarades. 27 janvier 1945 : le camp de Monowitz est libéré par l’armée rouge. de fin janvier à mai 1945, il travaille comme infirmier au camp de transit de Katowice ( Sud de la Pologne). juin à octobre 1945, véritable odyssée à travers la Biélorussie, la Roumanie... pour enfin arriver à Turin le 19 octobre 1945. 1946 : il commence à écrire ses souvenirs qui donneront naissance à Si c’est un homme, qui sera publié en 1947, par un petit éditeur, les autres ne sentant pas concernés par ce genre de récit qui se vendrait mal. 1947 : il épouse Lucia Morpurgo 1948 : naissance de leur fille : Lisa-Lorenza ( prénom donné en souvenir de Lorenzo, ce civil italien qui travaillait à la Buna et qui a été très serviable avec Primo Levi.) 1957 : naissance de leur fils, Renzo, ( en souvenir de Lorenzo) 1963 : Primo Levi publie La Trève, récit de son long périple pour rejoindre Turin après avoir été libéré du camp de Monowitz. 1965 : il retourne à Auschwitz pour une commémoration officielle : c’est la première fois qu’il verra le camp d’extermination de Birkenau, resté intact, depuis le départ des Allemands. en revanche, il trouve que le camp de Monwitz a trop pris la forme d’un musée, propre et bien ordonné. 1975 : Primo Levi prend sa retraite. il se consacre de plus en plus à l’écriture et rencontre beaucoup de jeunes étudiants pour témoigner de son passé. 1978 : La clef à molette, dialogue fictif entre le narrateur, lui, et un ouvrier métallurgiste. 1981 : parution d’un roman : Maintenant ou jamais : l’histoire se situe entre juillet 1943 et août 1945, les personnages sont des juifs russes et polonais, l’action : leur lutte contre le nazisme. 1986 : Les Naufragés et les Rescapés, réflexion sur l’écriture et la mémoire, quarante ans après les événements. 1987 : Primo Levi accepte que son livre " La Trève" fasse l’objet d’un film : le film sortira en 1997. le 11 avril 1987, il se suicide à son domicile. sa mort est restée énigmatique, certains ont pensé qu’il s’agissait d’un accident. Primo Levi : " J’ai survécu, j’ai témoigné " Depuis sa mort en 1987, la notoriété de Primo Levi n’a fait que croître en Italie où l’on sait - enfin - qu’il aura été l’un des plus grands écrivains du 20ème siècle, et hors d’Italie où ses livres, traduits en de multiples langues, en ont fait le "plus célèbre rescapé d’Auschwitz". Primo Levi naît à Turin, en 1919, dans une famille de juifs piémontais originaire d’Espagne. Sa belle maison natale sera celle où il vivra de son retour des camps à sa mort brutale, le 11 avril 1987. Il fait ses études dans le lycée d’Azeglio, fort réputé, plus attiré par les matières scientifiques que par les cours de lettres ; il s’adonne aux sports de la montagne, entre à l’université et, malgré les lois raciales, soutient brillamment sa thèse de chimie en 1941. Il a à peine fait ses premiers pas professionnels qu’il gagne le Val d’Aoste pour rejoindre des résistants. Dénoncé, arrêté le 13 décembre 1943, Primo Levi est interné près de Modène, au centre de l’Italie. Les premières déportations de juifs pour Auschwitz avaient commencé en octobre 1943. Primo Levi sera l’un des 7 500 juifs italiens déportés et l’un des 800 qui revirent leur patrie. Survie à Auschwitz "J’ai eu la chance de n’être déporté à Auschwitz qu’en 1944, alors que le gouvernement allemand, en raison de la pénurie croissante de main-d’oeuvre, avait déjà décidé d’allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer,... ". Ce sont les premières lignes de son livre fondamental, Si c’est un homme, celui qu’il avait déjà "écrit, sinon en acte, du moins en intention et en pensée dès l’époque du lager." Il lui faudra encore deux chances pour passer de l’immense cohorte des naufragés au groupe squelettique des rescapés : celle d’avoir pu, comme chimiste, travailler dans l’usine de la Buna et plus encore, peut-être, celle d’avoir eu la scarlatine au moment où, devant l’avance russe, les SS quittent le camp avec 58 000 prisonniers - dont bien peu survivront - laissant sur place les plus malades. C’était le 27 janvier 1945 ; 8 mois et 23 jours plus tard, au terme d’une fabuleuse errance dans l’Europe de l’Est qu’il a narrée dans La Trêve, Primo Levi débarque à Turin où il retrouve sa famille épargnée. Une volonté de témoignage Et la vie, non sans peine, reprend. Primo Levi trouve un emploi de chimiste, devient cadre directeur d’une entreprise de peintures. Il se marie, a deux enfants et de nombreux amis. Il parle, raconte sans cesse ce qu’il a vu, au nom de tous ceux qui ne peuvent plus parler et qui sont allés seuls, au bout de l’horreur. Très vite, en désordre, il écrit comme il l’avait pensé au camp, car le "besoin de raconter aux autres, de faire participer les autres, avait acquis chez nous, avant comme après notre libération, la violence d’une impulsion immédiate, aussi impérieuse que les autres besoins élémentaires". Cependant dans le climat politique et littéraire de l’après-guerre, les grands éditeurs se dérobent. Se questo é un Uomo - Si c’est un homme - ne paraîtra qu’en 1947 chez un petit éditeur, De Silva, en 2 000 exemplaires. La Trêve, publiée en avril 1963, aura tout de suite plus de succès. Son activité professionnelle et sa vie familiale lui laissent peu de temps pour l’écriture. Néanmoins, peu à peu, son oeuvre commence à être reconnue, traduite, portée au théâtre. Primo Levi va la poursuivre et l’élargir. Successivement paraissent : Le Système périodique (1975) qui trace le portrait de ses ancêtres et de la communauté juive du Piémont, La Clef à molette (1978), tête à tête entre un monteur de constructions métalliques et un chimiste, Lilith, qui rend justice au Lorenzo du Camp et Maintenant ou Jamais (1982) histoire terrible d’un groupe de partisans juifs dans la Pologne occupée. Dans Les Naufragés et les rescapés, Primo Levi reprend les thèmes essentiels de toute son analyse des camps d’extermination. D’autres livres suivront, une douzaine au total, oeuvres de fiction, poèmes, qui n’ont pas été encore tous traduits en français. "Nous sommes des témoins et nous en portons le poids" Ayant pris sa retraite, Primo Levi satisfait - partiellement - sa passion de l’étude, "son appétit de culture était insatiable et toujours sur la brèche. Cela allait de la littérature - en quatre ou cinq langues différentes - à la science en passant par l’histoire, moderne et ancienne, la culture juive, la philologie." Sa notoriété lui imposait une multitude d’obligations qu’il s’efforçait de sélectionner et parfois lui interdisaient de faire ce qu’il désirait le plus. Ainsi se vérifiait son avertissement : "que nous le voulions ou non, nous sommes des témoins et nous en portons le poids." (Lettre, en français, à Jean Samuel - avril 1946) Ce poids, Primo Levi l’a porté jusqu’au bout, ne cessant de rappeler "ce qui fut", répondant aux mêmes questions sur les causes et les responsabilités avec la rigueur du chimiste. Jusqu’au bout, il a lutté contre les remontées du fascisme, contre le négationnisme. Jusqu’à sa fin, il a fait face à ses obligations familiales et éditoriales, aux opérations, à la maladie. La veille de sa mort (qui a eu lieu le 11 avril 1987 à Turin), il débat avec Ferdinando Camon de l’éventuelle publication de son grand livre Les Naufragés et les rescapés chez Gallimard. Il écrit une dernière Histoire Naturelle pour la Stampa, dit à une amie : "Tu penses que je suis déprimé ? Je ne le pense pas. J’ai survécu, j’ai raconté, j’ai témoigné." Le devoir de mémoire
Primo Levi, à la FNAC.
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