LAFORGUE Jules
Jules Laforgues est né à Montevideo le 16 août 1860. Son père, Charles-Benoit Laforgue, né en 1834, d’origine tarbaise est instituteur, puis employé de banque et sa mère, née Pauline Lacollay, d’origine havraise est la fille d’un fabriquant de chaussures, sont partis tenter la fortune à Montevideo. Il cultive l’ironie, le sarcasme, sous lequel se dissimule toutefois une vive sensibilité personnelle. Poète symboliste, Laforgue subit d’abord l’influence de Baudelaire, en qui il trouve l’expression de son ennui profond. Mais le spleen chez Laforgue prend plutôt la forme de la complainte, et nombre de ses poésies adoptent cette forme de chanson populaire où le grincement, la noirceur se mêlent à la rengaine gouailleuse des faubourgs (Les Complaintes, 1885). La musicalité des vers de Laforgue, et en particulier le travail très précis qu’il fait sur le mètre, utilisant volontiers le vers impair, se ressent de l’influence de Verlaine. À l’ennui et à la tristesse de vivre ne s’oppose, dans son univers poétique, aucun idéal. Le réel est chez lui défiguré par un désespoir grinçant. Le personnage de Pierrot (L’Imitation de Notre-Dame de la Lune, 1886) est la créature de cet univers marqué par la discordance. Cette dimension du boitement, rendue par une métrique qui s’affranchit de plus en plus du vers traditionnel, fait évoluer sa poésie pratiquement jusqu’au vers libre dans les dernières œuvres (Des fleurs de bonne volonté, 1890 ; Derniers Vers, 1890). Complaintes 1885 Jules Laforgue, à la FNAC.
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