CHAR René
René Char est né à L’Isle-sur-la-Sorgue (son père en est le mère), dans le Vaucluse, le 14 juin 1907. Enfant il se lie d’amitiés avec les " matinaux " sortes de vagabonds vivant au rythme des jours et des saisons. Sa profession de foi du sujet débute ainsi : En octobre 1932, il épouse avec Georgette Goldstein dont il divorce en 1949. Il signe quelques tracts et un recueil en commun avec Eluard et Breton en 1930, Ralentir travaux, mais reprend bien vite son indépendance en 1934. Son oeuvre sera désormais celle d’un solitaire et d’un homme d’action en prise avec son temps : en 1937, il dédie son Placard pour un chemin des écoliers aux ’enfants d’Espagne’. Mobilisé en 1939 sur le front d’Alsace, il va après la déroute de 1940, résider dans le Vaucluse. En 1941, il entre presque aussitôt dans la Résistance, dans les F.F.C. à Céreste, où il est de 1942 à 1944 le capitaine Alexandre, chef départemental (Basses-Alpes) de la S.A.P. région 2. Cette expérience sera relatée dans Les Feuillets d’Hypnos (1946) : affrontement de la mort et de la trahison, régression vers la vie des cavernes, plongée dans une nuit qu’éclaire seule la bougie de Georges de La Tour,"amitié fantastique". Après la Libération, Seuls demeurent (1945), somme des temps de guerre, est suivi du Poème pulvérisé (1947), de Fureur et mystère (1948) et des Matinaux (1950) qui ont’mission d’éveiller’, au sortir de la réclusion, aux mille ruisseaux de la vie diurne. Sa poésie est abrupte, hermétique. Tout son travail résidait dans l’épuration de ses phrases jusqu’à les réduire à de fulgurants instantanés. Dans Fureur et mystère, son recueil majeur, il reprend Le Poème pulvérisé et y approfondit ce que le surréalisme pouvait apporter de meilleur : une confiance réelle dans les pouvoirs de l’esprit et une grande exigence poétique. " Mystère " de la poésie contre " fureur " du monde. En 1948, le danger de pollution de la nature lui inspire une pièce, Le Soleil des eaux. Après 1950, la vie de Char, dans la proximité d’Yvonne Zervos, se fait plus invisible tout en s’enrichissant de rencontres essentielles : "alliés substantiels" (Braque, Staël, Miró, Vieira da Silva), philosophes et penseurs (Beaufret, Heidegger, Bataille, Camus, Blanchot). Des plaquettes publiées par Guy Lévis Mano et Pierre-André Benoit sont régulièrement réunies par Gallimard : La Parole en archipel (1962), Le Nu perdu (1971), La Nuit talismanique (1971), témoignage d’une époque d’insomnies habitées par des essais de peinture sur écorce ; Aromates chasseurs (1975) où la figure d’Orion tente de tracer un troisième espace, quand l’espace intime et l’espace extérieur sont subvertis, détruits ; Chants de la Balandrane (1977), Fenêtres dormantes et porte sur le toit (1979), où l’âpre dénonciation des "utopies sanglantes du XXe siècle" alterne avec l’éveil des fenêtres des peintres ; dans Les Voisinages de Van Gogh (1985), le sentiment de la proximité de la mort rend une tendresse ravivée, pour saluer le monde dans ses plus minuscules éveilleurs :"Maintenant que nous sommes délivrés de l’espérance et que la veillée fraîchit... bergeronnette, bonne fête !" En 1965, René Char organise une campagne de manifestation contre l’implantation en Haute-Provence d’une base de lancement de fusées atomiques, sur le plateau d’Albion. En 1978, il s’installe définitivement non loin de l’Isle-sur-la-Sorgue, dans sa maison des Busclats. Le 17 octobre 1987, il épouse Marie-Claude de Saint-Seine. René Char est mort le 19 février 1988, au Val de Grâce à Paris. Bibliographie * Les cloches sur le coeur (1928) René Char, à la FNAC.
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