Avec Roger Kempf, se pose, se repose toute la question de la critique littéraire ou de l’essai.
Rien d’universitaire dans le parcours et l’approche des textes, pas d’essai. Rien d’universitaire dans le parcours et l’approche des textes, pas de note en bas de page par exemple. Pourtant, une vie intellectuelle commencée tôt, l’amitié avec Jean Bausret, la rencontre avec Heidegger, l’amitié avec André Gide. L’air de rien, Roger Kempf a commencé par traduire trois livres d’Emmanuel Kant. Puis son œuvre d’essayiste débute avec Diderot (« Diderot et le roman » Seuil 1964) et le corps romanesque (« Sur le corps romanesque » Seuil 1968). Un détour par les Etats Unis (« How nice to see you » Seuil) et le dandysme (« Dandies, Baudelaire& Cie »). Et la bourgeoisie au XIXe siècle et l’hygiénisme, co-écrit avec son ami Jean-Paul Aron (« Le Pénis et la démoralisation de l’Occident » Grasset). L’aveu de sa passion pour Flaubert : Bouvard, Flaubert et Pécuchet, chez Grasset où il publiera un roman : « Un ami pour la vie », évoquant la figure disparue de Jean-Paul Aron. Puis retour à la case départ « Avec André Gide » Grasset (2000). Ne vous y trompez pas, il y a un monde qui commence à chaque livre, une écriture sans référence, entièrement libérée comme celle de l’écrivain qu’il est.