VERLAINE Paul
Paul-Marie Verlaine nait le 30 mars 1844 à Metz, fils de Nicolas-Auguste, soldat de Napoléon devenu capitaine du génie, et d’ Élisa-Stéphanie Dehée. Son est père autoritaire et sa mère, chétive, pieuse et abusive, qui portera sa vie durant une affection aveugle à ce fils si faible devant la boisson.C’est une famille bourgeoise aisée. Ils ont recueilli leur nièce Elisa Moncomble en 1836 et elle jouera auprès de Paul à la fois le rôle de grande soeur et de cousine. Enfant unique longtemps désiré, il est choyé par sa mère et sa cousine qui lui passent tous ses caprices. Pour bien l’élever, son père, officier, démissionne de l’armée en 1849 et vient s’installer avec son épouse à Paris, dans le quartier des Batignolles, en 1851, après quelques garnisons dans le Midi. Verlaine y fait toutes ses études à Paris, en temps qu’interne à l’institution Landry, rue Chaptal, puis au lycée Bonaparte (Condorcet aujourd’hui). Dès la classe de quatrième, Paul écrit des vers. En 1862 Verlaine est reçu bachelier ès lettres à 18 ans. Il s’inscrit en droit mais fréquente surtout les cafés et les poètes. Il renonce rapidement à ses études en 1864 pour travailler d’abord dans le cabinet d’assurances L’Aigle, puis comme expéditionnaire à la mairie du IXème arrondissement. Il est ensuite expéditionnaire de l’ordonnancement à la préfecture de la Seine. Avec son ami Edmond Lepelletier, il fréquente le salon de la marquise de Ricard et rencontre chez elle les premiers Parnassiens ainsi qu’ Alphonse Lemerre, futur éditeur. Son premier poème publié est Mr Prudhomme dans la revue de son ami Louis Xavier de Ricard : La Revue du Progrès. Son père décède en 1865. Paul vit avec sa mère. Il est amoureux fou, mais sans espoir aucun, de sa cousine Elisa, mariée depuis 1858. En 1866, à vingt-deux ans, Verlaine publie sept poèmes dans le Parnasse Contemporain, puis sa première plaquette à compte d’auteur chez Lemerre, Poèmes Saturniens. En 1867, Elisa meurt à l’âge de trente et un ans. Miné par le chagrin, Verlaine se réfugie dans l’alcool. Publication discrète à Bruxelles par Poulet-Malassis, ami et éditeur de Baudelaire, des Amies, Scènes d’amour sapphique. En 1868, Verlaine rencontre Charles de Sivry, musicien au Chat noir, demi-frère de Mathilde Mauté de Fleurville et membre du groupe des futurs Vilains Bonshommes. Il fréquente le salon de Nina de Villard, séparée de son mari Hector de Callias. En mai 1868, un jugement du tribunal correctionnel de Lille condamne Les Amies, qui paraîtront à nouveau en 1870, sous le sous-titre de Scènes d’amour saphique. Le 20 février 1869, ll fait paraître Fêtes galantes chez Lemerre, toujours à compte d’auteur. En juin 1870, la Bonne Chanson paraît chez Lemerre. Durant la Commune, du 18 mars au 28 mai 1871, Verlaine conserve son poste à l’Hôtel de Ville puis se réfugie en province avec sa famille. Le 11 juillet, il est révoqué. En janvier 1872, victime de violences conjugales, Mathilde s’enfuit avec son fils Georges, né le 30 octobre. Elle se réfugie à Périgueux. Resté seul, Verlaine déprime et tombe malade. Il est soigné par sa mère en janvier 1873. Rimbaud vient le rejoindre. Ex-communard, Verlaine est surveillé de loin par la police et se cache. Il repart à Namur le 4 avril pour essayer de se réconcilier avec sa femme, mais elle ne veut rien entendre. Le 27 mars 1874 paraissent les Romances sans paroles. Il sort de prison le 16 janvier 1875, ayant bénéficié de presque un an de remise de peine pour bonne conduite. Il fait retraite à la Trappes de Chimay et se rend avec sa mère à Fampod (Pas-de-Calais) chez son oncle maternel, puis après une autre tentative de réconciliation avec Mathilde, il part pour Stuttgart rejoindre Rimbaud qui est précepteur et qui lui fait en deux jours et demi " renier son dieu". C’est au cours de cette dernière rencontre que Rimbaud lui confie le manuscrit des Illuminations. En 1876, il est professeur en Angleterre : Stickney, Boston, puis Bournemouth. Il passe régulièrement ses congés en France, chez sa mère. Fin juin 1877, il quitte l’Angleterre. Delahaye lui propose son poste d’enseignant à l’Institution Notre-Dame de Rethel., et en octobre, il est engagé. Il enseigne le français, l’anglais, l’histoire et la géographie. En 1878, toute l’année Verlaine essaye en vain de fléchir Mathilde par l’intermédiaire de Sivry avec lequel il travaille à une Opérette, La Tentation de Saint-Antoine. Le 4 septembre 1879, il est renvoyé de Notre-Dame de Rethel et il part aussitôt pour Londres avec Lucien Létinois, qui trouve un poste de professeur à Stickney, où avait enseigné Verlaine. Lui enseigne à Lymington, près de Southampton et de l’île de Wight. A Noël, ils se retrouvent à Londres. A la suite d’une dispute, ils reviennent subitement en France. En mars 1881, Verlaine achète une ferme à Juniville pour les parents de Lucien, près de Rethel, et s’y installe avec eux. En janvier 1882, le domaine de Luniville est revendu à perte et Verlaine retourne à Paris. Il a trente-huit ans, engage des démarches pour se faire réintégrer dans l’administration, renoue avec les milieux littéraires, publie en novembre Art poétique dans Paris moderne. Après enquête administrative qui remonte juqu’à l’affaire de Bruxelles et découvre l’expertise médico-légale de 1873 qui mentionne son homosexualité, il n’est pas réintégré dans l’administration. En avril 1883, Lucien Létinois meurt, à vingt-trois ans, d’une fièvre typhoïde. Le désespoir de Verlaine se traduira dans une série de vingt-cinq poèmes à la mémoire de son "fils adoptif", qui termine Amour. Il rédige une étude intitulée Les Poètes maudits et consacrée à l’œuvre Stéphane Mallarmé, Tristan Corbière et Arthur Rimbaud. C’est un succès pour le poète qui s’attache également à éditer l’œuvre de son ancien ami. En mars 1884, publication chez Vanier du texte en prose Les Poètes maudits avec un chapitre sur l’Homme aux semelles de vent. Divers poèmes qui trouveront leur place dont Jadis et Naguère paraissent en revue. En janvier 1885, parution de Jadis et Naguère chez Vanier. Sa mère meurt de froid le 21 janvier 1886. Immobilisé à cause de sa jambe, Paul ne peut assister à l’enterrement. Comme il n’a jamais payé la pension alimentaire de Mathilde, la famille Mauté fait mettre les scellés sur la chambre de la morte. Le poète remet au juge un paquet de titres d’une valeur de 20 000F trouvé dans le matelas de sa mère (environ 600 000 F d’aujourd’hui). Il est désormais à peu près sans ressources. Le 13 mars 1887, il sort de Broussais. Réduit à l’état de clochard, il est de nouveau hospitalisé le 1er avril et passe cinq mois entre Cochin, l’asile de Vincennes, Tenon, puis de nouveau Cochin. Le 20 mars 1888, le jour même de la publication d’Amour chez Vanier, Verlaine, sorti de l’hôpital, s’installe à l’hôtel Royer-Collard où il tiendra des "mercredis" littéraires. le 21 février 1889, il s’installe à l’hôtel de Lisbonne, rue de Vaugirard, et reprend ses mercredis. Le 9 janvier 1890, il reçoit à Broussais la visite des jeunes Gide et Pierre Louÿs. En janvier 1891, il se réconcilie avec Cazals. Le 20 janvier 1892, à sa sortie de Broussais, Verlaine s’installe avec Philomène à l’hôtel de Rennes. Se montrant jaloux de ses autres clients, elle finit par le mettre à la porte. Période d’errance et de misère. Le 12 mars, 36 hommes de lettres et artistes se cotisent pour lui verser une petite rente mensuelle. Il se met en ménage avec Eugénie Krantz, au 9 rue des Fossés-Saint-Jacques. Elle redevient son intermédiaire auprès de Léon Vanier, l’éditeur. Agée d’une quarantaine d’années, rangée, elle veille jalousement sur lui et essaie de le soustraire aux bras de Philomène. Le 17 janvier 1893, pour la préparation de ses conférences en Belgique, il préfère retourner au calme chez Eugénie. Du 1er mai au 10 juillet 1894, il séjourne à l’hôpital Saint-Louis pour de nouveaux abcès aux jambes. Le 26 mai, paraissent chez Vanier Dans les Limbes, dix-sept poèmes sur sa vie d’hôpital et les visites réconfortantes de Philomène. Le 21 janvier 1895, il sort de l’hôpital. Il rompt avec Philomène le 10 février, après avoir constaté une fois de plus la disparition mystérieuse de ses économies à la suite de sa visite. Verlaine meurt le 8 janvier 1896, à cinquante-deux ans, d’une congestion pulmonaire au 39 rue Descartes. Ses obsèques ont lieu le lendemain, suivies par plusieurs milliers de Parisiens. Il est enterré au cimetière des Batignolles dans le caveau familial, près de sa mère et de son père. Sur sa tombe, discours de Barrès, Coppée, Kahn, Mendès, Moréas et Mallarmé. Il a laissé un fils, Georges Verlaine. Le lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens relatent un événement curieux : dans la nuit qui a suivi les obsèques, la statue de la Poésie, au faîte de l’Opéra, a perdu un bras qui s’est écrasé, avec la lyre qu’il soutenait, à l’endroit où le corbillard de Verlaine venait de passer. En février, publication posthume de Chair, recueil de poèmes érotiques, dans un numéro spécial de La Plume, puis à la fin de l’année, Invectives chez Vanier, recueil de 79 poèmes satiriques. En 1903, parution de Hombres, chez Messein, composé en 1891. C’est un recueil dit "pornographique" homosexuel. En 1913, parution de Biblio-sonnets chez Henry Floury, treize sonnets de commande composés en 1895 pour Pierre Dauze, directeur de la Revue biblio-iconographique. Poèmes saturniens (1866) Paul Verlaine, à la FNAC.
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