BRUNNER John
Né le 24 septembre 1934 à Preston Crowmarsh dans le comté d’Oxford en Angleterre dans une région rurale, ses parents exploitant une ferme dans la région. Il vivait fort isolé avec la seule compagnie de ses deux soeurs et il était d’une santé assez fragile. De 1951 à 1965, Brunner semble plutôt intéressé par le Space Opera. A partir de 1959, et sur un rythme soutenu, sous son nom ou sous divers pseudonymes (Gill Hunt, John Loxmith, Trevor Staines, Keith Woodcott ), il publie un nombre important de romans ou de nouvelles, pour le compte de Ace Book, entre autre, qui peuvent globalement être rattachés au genre "aventures dans l’espace". Mais une des caractéristiques de John Brunner est son côté polygraphe qui génère dans le même temps, poésie, chanson, roman policier, article de presse, ...le corollaire de cette activité "dispersée" : une qualité inégale des textes et un classicisme certain dans le traitement littéraire.Il écrit une série intitulée " Interstellar Empire ", qui ne passera pas à la postérité. Brunner la bâcle, il veut passer à autre chose. Certains livres sont plutôt bons (L’abomination de l’Atlantique, The Atlantic Abomination, 1960), d’autres sont de la littérature alimentaire. Brunner doit vivre de sa plume, ce qui l’empêche de produire des œuvres vraiment achevées. Sa première œuvre majeure est La ville est un échiquier (The Squares in the City, 1965). Il utilise avec beaucoup de talent une partie d’échec ayant réellement été jouée afin de lui servir d’histoire : les personnages se substituent aux pièces, et l’intrigue suit les rebondissements de cette partie de 1892. Pour John Brunner, la science-fiction était la "littérature de l’esprit ouvert". Il était un "synthétiste", qui s’intéressait à la portée des avancées technologiques du point de la vue de la sociologie, son dada. Sans vraie formation scientifique, il parvenait pourtant à décrire des sociétés futures remarquables non par leur justesse dans une spécialité donnée, mais par leur cohérence globale. À son crédit, outre l’invention conceptuelle du virus informatique (appelé ver dans Sur l’Onde de choc, à une époque où certains considéraient la chose impossible). Ce livre s’inscrivant dans sa tétralogie noire (Tous à Zanzibar, L’orbite déchiquetée, Le Troupeau aveugle et bien sûr, Sur l’onde de choc) décrit une société qui se base sur l’information et sa manipulation [sous toutes ses formes]. Le héros, surdoué de cette société, peut se voir attribuer le titre d’hacker, voire de cracker . Bénéficiant de la faculté de redéfinir son état civil, il nous entraîne dans une analyse sociologique transversale de cette société. Tour à tour il est : créateur d’utopies, conseiller en style de vie, spéculateur delphique, expert saboteur en informatique, rationalisateur-système et homme d’église (la terminologie est de l’auteur). Tous à Zanzibar (Stand on Zanzibar, 1968) est considéré comme le chef-d’œuvre de Brunner. Cette grande fresque dystopique explore le futur d’une humanité grouillante, à la merci des gouvernements et de la désinformation médiatique. Le livre a de l’ampleur et est accueilli partout avec enthousiasme. Il gagne le prix Hugo en 1969. Cela étant, Tous à Zanzibar n’est pas d’une lecture aisée, il est parfois un peu lourd, ne serait ce que par l’originalité du style.
L’Orbite déchiquetée (The Jagged Orbit, 1969) est le second tome dans la série dystopique de Brunner. La haine raciale et la violence urbaine dominent une nouvelle fois ce roman. C’est le temps du désenchantement et l’avenir selon Brunner est bien sombre. A partir de 1975, sa production de romans SF se ralentit et il ne retrouvera plus le succès de la période précédente. A noter, à titre de curiosité intellectuelle, le roman "la ville est un échiquier" paru en 1965 et qui est construit sur le strict respect d’une partie d’échecs jouée en 1892. En 1986, Marjorie Brunner décède ; John Brunner se remarie le 27 Septembre 1991 avec Li Yi Tan. Curieusement, John Brunner n’accédera jamais vraiment au panthéon de la SF, comme a pu le faire son confrère anglais, Michael Moorcock. Il a été desservi par une réputation d’intellectuel et a toujours entretenu des rapports houleux avec ses éditeurs. Il eut l’audace d’espérer vivre de sa plume, ce qui fait qu’il publia certains livres "pour manger" et qu’il peut sembler nécessaire de séparer le bon grain de l’ivraie dans son œuvre. Comme il l’expliqua à un journaliste allemand à Düsseldorf, "je cuisine des petits pains et je cuisine de gros gâteaux. C’est avec les petits pains que je parviens à vivre". Sa plus grande entreprise aura consisté à tenter de dépeindre le futur (sombre) de l’humanité au début du XXIè siècle dans une série de quatre romans d’anticipation impressionnants de réalité. Contrairement à ses autres œuvres, le récit de ces quatre romans se déroule principalement aux États-Unis, ce qui est logique lorsqu’on traite de décadence de la civilisation... Ce monde est un peu comme une voiture accidentée sur le bord de la route, dont le spectacle ravit la curiosité des badauds, à la différence près qu’il est encore temps pour vous d’éviter le carnage au lieu de contempler béatement. Il est mort le 25 août 1995 à la 53e Conférence mondiale de science-fiction de Glasgow d’une crise d’apoplexie. Il parlait et écrivait fort bien le français et l’allemand. Son humour était discutable dans les trois langues, mais c’était ce qui le rendait comique. Il n’aimait pas la Communauté Européenne malgré l’admiration que lui prodiguèrent les Continentaux qu’il fréquenta assidûment, goûtant leurs vins et leurs bières, ainsi que leurs cuisines. Romans Au seuil de l’eternité (Threshold of eternity) 1957
Nouvelles Le chasseur et la proie (The biggest game, 1956), in Fiction spécial 14, 1969 John Brunner, à la FNAC. | Dernières brèvesActualités
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