Issu d’une famille bourgeoise de Rouen, Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant est né en 1594 et fit ses études au collège de la Marche à Paris, tout en fréquentant les milieux littéraires et libertins. Il mena une vie de hardi marin et de voyageur aventureux, allant en Amérique, au Sénégal, aux Açores, peut-être aux Indes. Poète protégé par le duc de Retz, il le suivit à Belle-Isle qui lui inspira La solitude en 1617.
Puis Saint-Amant séjourna à Paris où il se lia aux poètes Boisrobert, Faret, Théophile de Viau. Aimant la vie de bohême, il composa des poèmes marqués d’abord par la sensibilité aux plaisirs des sens comme le fumeur.
Après diverses campagnes militaires, Saint-Amant participa à l’expédition du comte d’Harcourt qui, partie de l’île de Ré, alla reprendre les îles de Lérins aux Espagnols.
Saint-Amant est entré à l’Académie française en 1634. Il s’acquitta de missions diplomatiques en Espagne et en Angleterre, séjourna à Rome, retourna en Angleterre en 1644. L’année suivante, Marie de Gonzague, devenant reine de Pologne, le nomma gentilhomme de sa chambre : encore un voyage en perspective. « Saint-Amansky » (le mot est de lui !) le différa pendant quelques années, mais se décida en 1650. De Pologne il revint par la Suède et passa l’hiver à la cour de la reine Christine.
Pendant ses dernières années, Saint-Amant goûta un repos bien gagné et mourut à Paris en 1661.
Ses poèmes appartiennent à l’esthétique baroque, se caractérisent par une invention rhétorique qui le classent parmi les plus grands poètes français