STEINBECK John
John Steinbeck est un des romanciers les plus populaires du vingtième siècle, auteur d’une oeuvre qui prolonge en contexte américain la démarche naturaliste entreprise par Zola. De façon aiguë, il a saisi la dimension tragique des grands mouvements économiques du siècle, s’attachant à décrire le sort des victimes, des exclus, des simples travailleurs dont la vie a été brisée par les crises du marché. En même temps, l’oeuvre de Steinbeck, malgré les sympathies de gauche qu’il manifeste dans les années trente, pose toujours la liberté de l’individu comme valeur centrale. Apôtre des petites gens, dont il décrit souvent la vie avec tendresse et humour (pensons à Tortilla Flat), il sait prendre un ton sobre pour décrire les douleurs de leur vie, comme il le fait dans Des souris et des hommes et Les Raisins de la colère. Outre sa qualité littéraire, c’est la portée sociale de l’oeuvre de Steinbeck qui a valu à son auteur le prix Nobel de littérature en 1962. John Steinbeck naît en 1902 dans la petite ville de Salinas en Californie. D’origine allemande et irlandaise par la famille de son père, John Steinbeck passe son enfance dans cette région et vit de façon modeste. Son père, John Ernest II Steinbeck est fonctionnaire et sa mère Olive Hamilton est institutrice. John est le troisième et seul garçon d’une fratrie de quatre. Très jeune, il travaille comme garçon de ferme et journalier dans les vergers de la Grande Vallée. Il connaît ainsi les fermiers, les travailleurs agricoles, les cavaliers des rodéos, les pêcheurs italiens, les paysages et toutes les nuances du climat californien. Il commence des études en biologie marine à l’Université de Stanford, de 1917 à 1925, et occupe divers emplois pour pouvoir payer ses études. Il sera commis de ventes, employé d’usine, de ferme, et de ranch. Il abandonne ses études avant même d’avoir obtenu un diplôme. Alors qu’il a commencé à écrire des textes journalistiques, il quitte la Californie pour New York, en 1925, où il travaille, entre autres emplois précaires, comme journalier sur le chantier de construction du Madison Square Garden. Il revient en Californie en 1926 pour se consacrer à sa vocation d’écrivain, dans la région du lac Tahoe où il y travaille comme gardien d’une maison isolée dans les montagnes. Son premier roman, Cup of Gold (Coupe d’or, 1929) porte sur la vie du pirate Henry Morgan. En 1930, il se marie avec Carol Henning (14 janvier). Avec Edward F. Ricketts, un biologiste marin et philosophe, avec qui il vivra une longue amitié. Mais ce n’est qu’en 1935, avec son quatrième roman, Tortilla Flat, qu’il trouve à la fois sa voix et un public lecteur : cette oeuvre tendre et humoristique sur la vie des paisanos de Monterey attire sur lui l’attention des milieux littéraires. Son oeuvre suivante, In Dubious Battle (En un combat douteux, 1936) saisit les interrogations et les angoisses de l’Amérique des années trente avec ce récit d’une grève des travailleurs itinérants dans un grand verger en Californie. Mais c’est avec Of Mice and Men (1937) qu’il devient un écrivain majeur. Le succès est aussi au rendez-vous avec The Long Valley (1938), un recueil de treize nouvelles, dont The Red Poney, la plus célèbre, dont l’action se passe dans la vallée de Salinas. Mais c’est l’année suivante, en 1939, qu’il publie son chef d’oeuvre : The Grapes of Wrath (les Raisins de la colère). Ce roman, qui raconte le périple d’une famille fuyant la sécheresse en Oklahoma pour tenter sans succès de se refaire une vie en Californie, remporte le prix Pulitzer. La misère décrite dans ce roman, pour lequel Steinbeck s’est solidement documenté, choque l’Amérique. Et alors que la vente du roman est interdite en Californie, le cinéaste John Ford, un des géants du cinéma américain, en tourne une adaptation pour l’écran ; ce film remarquable, qui met en vedette Henry Fonda, est lancé l’année suivante, prolongeant l’impact déjà énorme du roman. En 1942, il publie The Moon is Down sur la résistance en Norvège contre l’occupation nazie. Comme il l’avait fait pour Des souris et des hommes, il adapte ce roman pour la scène : le succès sera médiocre. Ce sera le second et dernier texte de Steinbeck pour la scène. Suivent Cannery Row (Rue de la sardine, 1945) dans lequel il revient aux paisanos de Monterey et Wayward Bus (1947) qui met en scène les passagers d’un autobus en panne, véritable microcosme de la société américaine. À partir de la publication de East of Eden (À l’est d’Eden) en 1952, l’impact de Steinbeck sur la littérature américaine commence à diminuer ; en 1954, il publie Tendre Jeudi (Sweet Thursday), une suite à Rue de la Sardine. Toutefois, ses ouvrages The Winter of our Discontent (1962) qui porte un regard satirique sur la mentalité des banlieusards et Travels with Charley (1962), qui propose une traversée de l’Amérique à l’aube des années soixante, sont remarqués. Mais son appui à la guerre du Viêt-nam lui aliène la jeune génération. Son décès, à la toute fin de 1968, est salué avec politesse, sans plus. Depuis, l’oeuvre de Steinbeck, en particulier ses romans des années trente, connaît un regain de popularité : les Raisins de la colère, Des souris et des hommes et Tortilla Flat sont considérés comme d’importants classiques américains. Il ne faut pas oublier non plus que Steinbeck a scénarisé plusieurs films importants dont Lifeboat (1943) d’Alfred Hitchcock et deux réalisations d’Elia Kazan, Viva Zapata (1952) et À l’est d’Eden (1955, d’après son propre roman). En 1968, John Steinbeck décède d’artériosclérose à New York. Bibliographie 1929 The Gold Cup, La Coupe d’Or John Steinbeck, à la FNAC. | Dernières brèvesActualités
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