PEREC Georges
Georges Pérec (1936-1982) naît à Paris, le 7 mars 1936, de parents juifs polonais émigrés une dizaine d’années auparavant. Son père est tué en juin 1940, et sa mère déportée en 1943. Sans famille, sans collectivité où s’insérer, Perec fait de la littérature « son » monde, le lieu où il trouve et recrée un foyer. Il dit de ses parents : « J’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture, l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie. » Il fait ses études à Paris, au lycée Claude Bernard et au lycée Henri IV. Étudiant en lettres et en sociologie, il fréquente la faculté de lettres de Paris et celle de Tunis. Perec est très tôt animé par le désir d’écrire. Dès 1955, il rédige des notes pour les Nouvelles de la NRF et pour les Lettres nouvelles. De 1961 à 1978, il occupe un poste de documentaliste en neurophysiologie au CNRS, puis commence à écrire. Georges Pérec est passionné par les questions de technique littéraire. Le succès arrive très vite à son premier ouvrage, Les Choses. Il obtient le prix Renaudot en 1965. Adepte de la contrainte, mais également homme rationnel, il écrit en 1969, La Disparition, un livre sans la voyelle « e », puis en 1972, Les Revenentes, où la seule voyelle est le « e ». Ces recherches, exigeantes d’invention et de rigueur, trouvent un milieu extraordinairement propice dans l’Oulipo*. En 1970, il entre à l’OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentielle). Cinq ans plus tard, il publie W ou le Souvenir d’enfance, mais son œuvre la plus vaste, qui résume toutes ses exploitations littéraires est La Vie mode d’emploi, pour laquelle il reçoit le prix Médicis en 1978. C’est le fruit de huit années de travail. Cet ouvrage est dédié à Raymond Queneau. En 1976, l’hebdomadaire Le Point lui confie une chronique de mots croisés. Toute sa vie, Georges Pérec cherche à réhabiliter l’artifice littéraire ; il joue et construit des univers parfois hallucinants. Le jeu passionne Pérec, collectionneur de mots et de choses. Pérec montre que dans la vie moderne tout est signifiant, normalisé et classé. Mais cette vie, consacrée tout entière à l’écriture, s’achève brutalement, le 3 mars 1982 à l’hôpital Charles-Foix à Ivry où il succombe à un cancer. L’Oulipo Ou, c’est ouvroir, un atelier. Pour y faire quoi ? De la li. Qui a fondé la communauté des Oulipiens ? François Le Lyonnais et Raymond Queneau en 1961. Les Oulipiens travaillent, mais à quoi ? Eh bien à faire avancer la lipo, en inventant des contraintes, nouvelles et anciennes, difficiles et moins difficiles, des formes et des procédés si péremptoires qu’aucun écrivain, en les utilisant, ne peut éviter de soumettre ses prédilections à leurs exigences. Un auteur oulipien, c’est quoi ? C’est un rat qui construit lui- même le labyrinthe dont il se propose de sortir, un labyrinthe de mots, de sons, de phrases, de caractères et de sons. (D’après Marcel Bénabou et Jacques Roubaud) Bibliographie • Les Choses. Éditions Julliard, 1965 (Prix Renaudot 1965). Georges Perec, à la FNAC.
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